
Des Russes rendent hommage aux victimes de Staline
Quelques dizaines de Russes se sont recueillis, jeudi, au polygone de Boutovo, à 10 kilomètres au sud de Moscou, sur le site d’exécutions de masse pendant la Grande Terreur stalinienne, à l’occasion de la journée d’hommage aux victimes des répressions soviétiques, le 30 octobre en Russie.
En 1937 et 1938, plus de 20 000 personnes ont été fusillées par le NKVD, la police politique de Staline, et enterrées dans des fosses communes sur le terrain d’entraînement militaire de Boutovo. Pendant ces deux années, considérées comme le summum de la Grande Terreur stalinienne, plus de 750 000 citoyens soviétiques ont été exécutés et plus d’un million déportés dans les camps du goulag, selon les estimations des historiens.
Dans la matinée, un office funèbre a été célébré à l’église des Nouveaux Martyrs située sur le territoire du mémorial de Boutovo. Et pendant toute la journée, des prêtres et des bénévoles ont lu sans interruption les noms des fusillés.
Le pouvoir du président Vladimir Poutine a fortement accentué sa répression des voix critiques du Kremlin depuis le début de l’offensive lancée contre l’Ukraine en février 2022, condamnant des centaines de personnes à de longues peines de prison. Si l’on semble encore loin de l’envergure des persécutions staliniennes, qui ont coûté la vie à des millions de personnes, chez certains Russes, la peur d’un « retour » aux horreurs du passé est réelle.
En 2021, les autorités russes ont classé secret-défense les noms des membres du NKVD ayant mené la Grande Terreur stalinienne. Si Vladimir Poutine condamne de temps à autre les crimes soviétiques, la ligne suivie par le Kremlin consiste à les minimiser, et les victimes des répressions sont réduites à la portion congrue dans les manuels d’histoire.
Staline y est en premier lieu présenté en héros de la deuxième guerre mondiale et en tombeur du nazisme, dans un contexte de glorification de la puissance militaire de l’URSS, en particulier depuis l’attaque contre l’Ukraine, où le Kremlin assure combattre des « néonazis ».





















