Khassanbek Tourchaev, un djihadiste d’origine tchétchène, déchu de la nationalité française

3980


Un Tchétchène naturalisé français en 2008, qui était notamment accusé d’avoir été « émir » d’un groupe djihadiste en Syrie en 2013 et 2014, a été déchu de la nationalité française, par un décret publié mercredi 3 janvier au Journal officiel. Il avait été condamné en 2019 à une peine de dix ans de prison, assortie de la sûreté aux deux tiers, par la cour d’assises spéciale de Paris.

Lors de son procès, Khassanbek Tourchaev avait reconnu s’être rendu en Syrie et y avoir séjourné pendant environ trois mois, en 2013 et 2014. Il avait affirmé y être allé pour chercher ses frères, « pas pour faire la guerre ».

Il était cependant accusé d’avoir participé à des combats et d’avoir assuré une formation en explosifs à d’autres combattants. Il était aussi soupçonné d’avoir joué le rôle d’« émir » dans un groupe djihadiste, au sein de l’Emirat du Caucase affilié à Ahrar Al-Cham, qui faisait lui-même partie du Front islamique.

« La prison a changé beaucoup de choses en moi »

Khassanbek Tourchaev, aujourd’hui âgé de 53 ans, a grandi à Grozny, en Tchétchénie. La guerre l’a poussé à fuir son pays pour demander l’asile en France. Dès 2005, il avait été repéré par les services de renseignement en raison de son extrémisme religieux. Il se décrit lui-même comme salafiste. « Aujourd’hui, je suis sur la voie d’Allah », avait-il déclaré lors de son procès en 2019, avant d’affirmer que « la Syrie [était] un sujet clos » pour lui.

« La prison a changé beaucoup de choses en moi. Ce dont j’ai besoin, c’est ma famille », avait ajouté l’homme en situation de polygamie, père de plusieurs enfants, qui vivent en Alsace.

Entre 2019 et 2023, au moins une vingtaine de déchéances de nationalité ont été prononcées pour terrorisme en France, selon des chiffres officiels.

La déchéance de nationalité peut être décidée en cas d’atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation ou en cas de condamnation pour infraction terroriste. Prononcée par décret, elle ne peut concerner que les binationaux qui ne sont pas nés en France.

La controversée loi sur immigration adoptée en décembre par le Parlement prévoit d’étendre la mesure aux binationaux condamnés pour homicide volontaire contre toute personne dépositaire de l’autorité publique.

Le Monde avec AFP



Source link