Kamala Harris « prête » à débattre avec Donald Trump

4797


Dans un atelier de production de tee-shirts imprimés en soutien à la campagne de Kamala Harris à la présidentielle américaine, à l’usine Gloo, à Tucson (Arizona), le 25 juillet 2024.

Elle est « prête », l’est-il ? La vice-présidente Kamala Harris, candidate démocrate probable à la course à la Maison Blanche, s’est dit « prête », jeudi 25 juillet, à débattre avec son rival républicain, Donald Trump. « Trump a accepté un débat le 10 septembre. Il semble maintenant qu’il rétropédale », a raillé la candidate démocrate sur le réseau X.

L’ancien président avait d’abord affirmé être « tout à fait » enclin à débattre avec Mme Harris, mais sous d’autres conditions, le choix de la chaîne prévue, ABC, ne lui convenant plus. L’ex-magnat de l’immobilier avait convenu de rencontrer Joe Biden à deux reprises en amont du scrutin présidentiel de novembre, le 27 juin et le 10 septembre.

Mais la performance désastreuse du président sortant lors de ce premier duel télévisé l’a finalement conduit, dimanche, à renoncer à briguer un second mandat, après des semaines d’appels à quitter la course, sur fond d’inquiétudes sur sa condition physique et mentale.

Depuis ce coup de tonnerre, sa vice-présidente Kamala Harris a repris le flambeau, et a lancé sa campagne, désormais forte d’un large soutien parmi les démocrates. Grande favorite, elle n’a pas encore été officiellement nommée candidate démocrate au scrutin de novembre.

« Il serait inopportun de programmer quoi que ce soit avec Harris car les démocrates pourraient très bien changer d’avis », a taclé l’équipe de Donald Trump dans un communiqué. « Qu’est-il arrivé au “n’importe quand, n’importe où” », a encore moqué sur X Kamala Harris, en référence à l’expression utilisée par Donald Trump lorsqu’il avait répondu au défi de Joe Biden de débattre.

Un clip de campagne sur fond de Beyoncé

En campagne au Texas jeudi, Kamala Harris a égrainé les arguments de campagne qu’elle affûte depuis dimanche : éducation, droit à l’avortement, soins de santé accessibles… Et elle n’a pas ménagé ses coups contre l’ancien président républicain : Donald Trump et ses alliés « ont le culot de dire aux enseignants de mettre une arme à feu en classe alors qu’ils refusent d’adopter des lois de bon sens sur la sécurité des armes à feu », a lancé la quinquagénaire devant la fédération américaine des enseignants.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Kamala Harris au défi d’une mue présidentielle

« Donald Trump et ses alliés extrémistes veulent ramener notre nation à des politiques économiques ratées », a-t-elle encore déploré. La vice-présidente a également évoqué les interdictions dans plusieurs Etats conservateurs de livres abordant des sujets liés au genre, à la sexualité ou encore au racisme : « nous voulons interdire les armes d’assaut, et eux veulent interdire les livres. »

Son premier clip de campagne est sorti jeudi, et la démocrate peut se targuer d’avoir en bande-son une chanson de la superstar Beyoncé, pourtant connue pour garder un contrôle très strict sur sa musique.

Kamala Harris, désormais quasiment assurée d’être investie officiellement par son parti pour l’élection présidentielle de novembre, avait été violemment attaquée par Donald Trump mercredi soir, lors d’un meeting de campagne en Caroline du Nord. Il l’avait notamment accusée d’être favorable à l’« exécution de bébés » dans une diatribe anti-avortement. L’ancien président l’a aussi, comme pour chacun de ses opposants, affublée d’un sobriquet : « Kamala-la-menteuse ».

J. D. Vance accusé de sexisme

Le colistier de Donald Trump, J. D. Vance, s’est quant à lui fait épingler pour son sexisme. Dans une vidéo datant de 2021 qui vient de ressurgir sur la toile, il accuse les démocrates au pouvoir d’être une bande de « femmes à chats malheureuses » qui « veulent donc rendre le reste du pays malheureux lui aussi » et n’ayant pas d’« intérêt direct » au bien du pays, puisque dépourvues de progéniture. Un commentaire qui lui a notamment attiré jeudi les foudres de l’actrice Jennifer Aniston. « Je n’arrive vraiment pas à croire que cela vienne d’un potentiel vice-président des Etats-Unis », a commenté sur Instagram la star de la série « Friends », qui avait publiquement fait état de ses problèmes d’infertilité.

Mercredi soir, Joe Biden, depuis le bureau Ovale de la Maison Blanche, s’est expliqué sur sa décision de quitter la campagne. Il a assuré avoir agi ainsi pour « sauver la démocratie » et laisser la place à des « voix plus jeunes » – Kamala Harris est de plus de 20 ans sa cadette. « Un acte altruiste, quelque chose que très peu de politiciens feraient », a salué jeudi la porte-parole de la Maison Blanche.

Le Monde Application

La Matinale du Monde

Chaque matin, retrouvez notre sélection de 20 articles à ne pas manquer

Télécharger l’application

Pour aller plus loin, découvrez notre cycle de conférences spécial élections américaines avec Alain Frachon et Gilles Paris. A retrouver sur ateliers.lemonde.fr

Qui est Kamala Harris ? Comprendre en trois minutes

Un temps, les électeurs démocrates ont pu craindre que le retrait de Joe Biden sonne le début d’une compétition fratricide pour l’investiture démocrate. Mais, en quelques jours, Kamala Harris, ancienne procureure générale de l’Etat de Californie, est parvenue à récolter de très nombreux soutiens. Et ainsi à devenir, selon toutes probabilités, la prochaine adversaire de l’ancien président Donald Trump à l’élection présidentielle de novembre prochain.

Vice-présidente depuis l’élection de Joe Biden en 2020, Kamala Harris est une figure encore assez discrète. Ce manque de visibilité lui a d’ailleurs été souvent reproché, jusqu’à semer le doute sur sa capacité à porter les couleurs du camp démocrate dans la course à la Maison Blanche.

Dans cette vidéo, nous analysons ses convictions et son positionnement politique, parfois critiqué au sein même de son parti. Pour en savoir plus sur la manière dont Kamala Harris s’est imposée au sein du camp démocrate, nous vous renvoyons au décryptage ci-dessous.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Kamala Harris au défi d’une mue présidentielle

« Comprendre en trois minutes »

Les vidéos explicatives qui composent la série « Comprendre en trois minutes » sont produites par le service Vidéos verticales du Monde. Diffusées en premier lieu sur les plates-formes telles que TikTok, Snapchat, Instagram et Facebook, elles ont pour objectif de remettre en contexte les grands événements dans un format court et de rendre l’actualité accessible à tous.

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu



Source link