S’attaquer à la crise du logement et soutenir le pouvoir d’achat des familles à coups de mesures fiscales ou réglementaires : la vice-présidente américaine, Kamala Harris, dévoile, vendredi 16 août, son programme économique, immédiatement qualifié de « communiste » par son rival républicain à l’élection présidentielle de novembre, Donald Trump.
La démocrate de 59 ans, qui a repris le flambeau après le retrait du président, Joe Biden, se rend dans la journée en Caroline du Nord pour présenter son projet de vive voix, mais son équipe de campagne a d’ores et déjà dévoilé quelques mesures phares.
Parmi elles : la construction de trois millions de nouveaux logements afin de faire face à la « pénurie », une aide pour les primo-accédants pouvant aller jusqu’à 25 000 dollars (22 500 euros) d’apport à l’achat, ou encore des lois censées décourager la spéculation immobilière. Kamala Harris promet aussi d’aider les familles avec des coups de pouce fiscaux, en particulier grâce à un nouveau crédit d’impôt pour celles avec des nouveau-nés, pouvant aller jusqu’à 6 000 dollars (5 450 euros).
La candidate démocrate entend, par ailleurs, s’attaquer aux entreprises qui « gonflent » les prix de manière indue, en particulier pour les denrées alimentaires. La vice-présidente sortante a aussi des projets en matière de santé : elle veut étendre à toute la population un dispositif qui plafonne à 35 dollars (31,80 euros) par mois le coût de l’insuline pour les seniors, et s’attaquer aux dettes contractées par les Américains pour se soigner.
Ces propositions sont faites alors que le coût de la vie, toujours élevé, a politiquement plombé le mandat de Joe Biden, en dépit de la croissance robuste, de l’emploi florissant et du recul progressif de l’inflation.
« Communisme »
« La camarade Harris à fond dans le communisme ! », a réagi vendredi l’ancien président Donald Trump, qui s’en prend en particulier à la volonté affichée de sa rivale de contenir certains prix. Un terme particulièrement péjoratif aux Etats-Unis.
« Il y a eu dans l’histoire de multiples tentatives de plafonner les prix et elles ont échoué parce qu’elles ont toujours conduit à des queues devant les magasins, des pénuries et une explosion des inégalités », a critiqué le milliardaire républicain de 78 ans.
L’équipe de campagne de Kamala Harris accuse, elle, le candidat républicain de préparer des cadeaux fiscaux à « ses amis ultrariches ». Le camp de la démocrate fait, par ailleurs, valoir que la hausse de taxes douanières envisagée par M. Trump ferait flamber l’inflation.
La démocrate avait déjà provoqué la fureur de Donald Trump en proposant de supprimer les taxes sur les pourboires touchés dans l’hôtellerie-restauration et les autres activités de services. Le républicain l’a accusée de « plagier » l’une de ses idées. Elle a aussi promis, en cas de victoire le 5 novembre, d’augmenter le salaire minimal.
