

Adresse, état civil, et profession. L’ex-président brésilien Jair Bolsonaro (2018-2022) s’est présenté comme un accusé de droit commun, mardi 10 juin, aux côtés de sept autres accusés, face au ministre du Tribunal suprême fédéral (STF), Alexandre de Moraes.
Sous les néons blancs de l’annexe II-B de la cour de Brasilia, réorganisée en jury pénal pour le premier procès d’un ancien président pour tentative de coup d’Etat, les juges auditionnaient le « noyau central » du complot qui visait à empêcher le retour au pouvoir de Luiz Inacio Lula da Silva pour y maintenir Jair Bolsonaro, défait dans les urnes en octobre 2022.
C’est bien ce dernier, accusé par la police fédérale d’avoir eu une participation « directe et effective » au putsch, qui fut au cœur de l’attention durant ces deux jours d’auditions. En jeu : une peine pouvant aller jusqu’à quarante-trois années de réclusion.
Ton aimable
Conscient des risques encourus, le capitaine de réserve et ancien chef d’Etat a adopté un ton aimable à l’encontre de son interrogateur. Ces quatre dernières années, Jair Bolsonaro ne s’était pourtant pas privé d’attaquer le juge Moraes, devenu sa bête noire. Mardi, le leader d’extrême droite est même allé jusqu’à lui présenter des excuses pour des propos tenus lors d’une réunion avec des proches, en juillet 2022, au cours de laquelle il avait accusé le juge et deux de ses collègues du STF d’avoir reçu entre 30 et 50 millions de dollars (entre 26 et 44 millions d’euros) de pots-de-vin pour manipuler les élections. « Ça m’a échappé (…), je n’avais pas l’intention de vous accuser d’un quelconque écart de conduite », a plaidé l’accusé, d’un ton penaud.
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