Comme annoncé depuis plusieurs jours, le président américain, Joe Biden, et la vice-présidente, Kamala Harris, ont visité, mercredi 2 octobre, plusieurs Etats de la côte Atlantique ravagés par l’ouragan Hélène, qui a fait au moins 162 morts selon un bilan provisoire, et provoqué des dégâts considérables, dus à des inondations soudaines et dévastatrices.
Arrivé en début d’après-midi en Caroline du Sud, Joe Biden s’est ensuite rendu dans l’Etat voisin de Caroline du Nord, le plus durement touché avec plus de 70 morts. Le président a ensuite survolé en hélicoptère Asheville, ville de près de 100 000 habitants du massif des Appalaches, où des dégâts époustouflants sont visibles partout après le passage de l’ouragan. Les inondations y ont emporté des ponts, rempli des lacs de débris, tandis que des bâtiments ont été détruits et des routes effacées.
« Ce que j’y ai vu m’a brisé le cœur », a déclaré Joe Biden sur le réseau social X. « Mais au sol, nous avons vu des voisins aider des voisins, des bénévoles et des employés se tenant côte à côte, et des gens se reposant l’un sur l’autre. C’est ça l’Amérique », a-t-il ajouté.
La reconstruction nécessitera « des milliards de dollars et des années », a prévenu le ministre de la sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas, à bord de l’avion présidentiel. « Il y a des localités qui ont littéralement disparu », a-t-il souligné.
Des habitants coupés du monde
Joe Biden a annoncé mobiliser un millier de militaires supplémentaires pour les opérations de secours en Caroline du Nord, des renforts qui s’ajoutent aux milliers de secouristes et membres de la Garde nationale, une force de réserve, déjà à pied d’œuvre sur le terrain. Dans le sud du massif des Appalaches, des habitants se sont retrouvés coupés du monde.
La Maison Blanche a annoncé que le président se rendrait jeudi en Floride et en Géorgie, Etats également touchés par l’ouragan. Certains de ces Etats sinistrés sont décisifs pour l’élection présidentielle du 5 novembre.
A un mois d’un scrutin qui s’annonce extrêmement serré, Donald Trump s’est immédiatement emparé du sujet. L’ancien président s’est rendu dès lundi à Valdosta, une commune sinistrée de Géorgie. « L’Etat fédéral n’est pas réactif », a affirmé le candidat républicain, devant un bâtiment partiellement détruit. Il avait auparavant accusé le gouvernement fédéral et les autorités démocrates de Caroline du Nord de « ne pas aider délibérément les gens dans les zones républicaines ».
« Il ment », s’était indigné le même jour un Joe Biden virulent, dénonçant des propos « irresponsables ». Le président a balayé les critiques des républicains sur sa gestion de la crise, en assurant qu’il avait travaillé sans relâche, même s’il passait le week-end dans sa maison de plage du Delaware.
Joe Biden assure avoir attendu mercredi pour se rendre sur les lieux afin de ne pas perturber des opérations de secours déjà difficiles. « Dans des moments comme celui-ci, nous mettons la politique politicienne de côté », a-t-il déclaré en Caroline du Nord, mercredi.
Distribution de repas par Kamala Harris
De son côté, Kamala Harris s’est rendu en Géorgie. « Je suis ici pour vous remercier et pour écouter », a déclaré la vice-présidente lors d’une visite au centre d’opérations des secours à Augusta. La candidate démocrate à la présidentielle a félicité les services de secours pour leur action afin de « répondre aux besoins des habitants ».
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Elle s’est également réjouie de la solidarité affichée pendant cette épreuve. « Les gens aident de parfaits inconnus », a-t-elle déclaré ajoutant que cela montre que « la grande majorité d’entre nous avons bien plus de points communs que de différences », une phrase qu’elle utilise fréquemment pendant sa campagne électorale.
En visite dans un refuge, Mme Harris a également distribué des repas à des familles touchées par l’ouragan et a été ovationnée à son départ. Brittany Smith, une habitante d’Augusta dont le toit de la maison a été perforé par la tempête, a déclaré que la visite de la vice-présidente lui donnait du courage. « C’est une personne. Elle n’est pas seulement une voix » à la télévision, a-t-elle dit.
L’impact de la tempête sur le scrutin présidentiel du 5 novembre reste difficile à évaluer. Selon un sondage mené par l’université Quinnipiac entre le 25 et le 29 septembre, c’est-à-dire un peu avant et pendant l’ouragan Hélène, Donald Trump devance Kamala Harris en Géorgie (50 % des intentions de vote contre 44 %). Il aurait aussi l’ascendant, mais moins nettement, sur la démocrate en Caroline du Nord (49 % contre 47 %).