Le Conseil de sécurité de l’ONU met en garde Israël contre une interdiction de l’UNRWA
Le Conseil de sécurité de l’ONU, y compris les Etats-Unis, a mis en garde Israël mercredi 9 octobre contre le vote d’une loi qui interdirait l’agence pour les Palestiniens, l’UNRWA, au lendemain du même avertissement lancé par le chef des Nations unies Antonio Guterres.
Les relations entre l’ONU et Israël sont historiquement difficiles, et exécrables depuis un an avec le secrétaire général Guterres, déclaré « persona non grata » par l’Etat hébreu.
Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, Israël accuse l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens d’employer des « terroristes ».
Lors d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la crise humanitaire dans l’enclave palestinienne ravagée par la guerre, l’ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield a, fait rare, prévenu qu’elle suivait « avec une grande inquiétude la proposition de loi israélienne qui pourrait modifier le statut juridique de l’UNRWA ».
Elle a pointé le risque de mettre à mal la « capacité [de l’agence] à communiquer avec des responsables israéliens et de supprimer des privilèges et immunités diplomatiques dont jouissent les organisations et employés de l’ONU à travers la planète ».
La diplomate américaine réagissait à un projet de deux textes de loi approuvé dimanche par la commission des affaires étrangères et de la défense de la Knesset, le Parlement israélien, qui ont pour but de mettre fin à l’activité et au statut de l’UNRWA dans les territoires palestiniens.
L’Algérie, membre non permanent du Conseil qui a convoqué cette réunion, a rappelé que « depuis des années, les autorités israéliennes ont clairement exprimé leur souhait et leur volonté de démanteler l’UNRWA ».
Cette agence (United Nations Relief and Works Agency for Palestine Refugees in the Near East – Agence de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés palestiens) a été créée par l’Assemblée générale en 1949, peu après la naissance de l’Etat d’Israël.
L’UNRWA gère notamment des centres de santé et des écoles à Gaza, en Cisjordanie, au Liban, en Syrie et en Jordanie, et est considérée comme « la colonne vertébrale » de l’aide humanitaire internationale à Gaza. Elle « est le symbole des réfugiés palestiniens et de leurs droits inviolables », a tonné l’ambassadeur algérien Amar Bendjama.
La mise en garde à Israël a été unanime pour les quinze membres permanents et non permanents du Conseil.
Mardi, M. Guterres avait annoncé à la presse avoir averti par écrit le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou de la « catastrophe » humanitaire que provoquerait une loi interdisant l’UNRWA, « indispensable » et « irremplaçable ».