« Je n’en reviens pas de cette participation ! », les électeurs vont aux urnes dans toute l’Europe

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A Malmö, en Suède : « Je pense que les gens ont compris que c’était important de venir voter, quand la droite progresse partout »

Les Suédois pouvaient voter depuis le 22 mai, dans les bibliothèques et autres locaux publics. Selon de nombreuses municipalités, ils ont été plus nombreux que lors des précédentes élections européennes à le faire. Dimanche, à Malmö, les électeurs continuaient d’affluer vers les bureaux de vote, en milieu d’après-midi. A l’école Sofialund, dans un quartier qui vote traditionnellement à gauche, Susanna Lundberg, 50 ans, habillée aux couleurs du drapeau palestinien, keffieh autour du cou, distribue des bulletins du Parti de gauche. Beaucoup les prennent. « Je pense que les gens ont compris que c’était important de venir voter, quand la droite progresse partout », témoigne-t-elle.

Dans le pays scandinave, qui doit élire vingt et un eurodéputés, la campagne a été dominée par les questions d’immigration et de sécurité, et la guerre en Ukraine. « J’ai voté en pensant à l’avenir de mes petits-enfants », confie Jochum Asplund, 68 ans, qui s’inquiète de la montée de la droite populiste et de ses conséquences « pour la démocratie ». Les Démocrates de Suède (extrême droite), qui avaient enregistré 15,3 % des votes en 2019, devraient être en forte progression, ce soir. Christine et Gunnar, un couple de retraités, ne sont pas étonnés : « Dans une ville comme Malmö, où il y a une forte population immigrée, beaucoup de gens ne veulent plus sortir. Ils ont peur dès qu’ils voient un jeune à la peau sombre. La criminalité n’arrange rien », constate Christine, qui s’agace que si peu de Suédois comprennent que « l’Union européenne est plus importante que jamais ».

Pour Isolde Svedjeland et Sandi Lindhagen, étudiantes de 22 ans, le climat est la question la plus importante. Mais elles ont aussi voté pour faire contrepoids à l’extrême droite : « C’est surréaliste et assez effrayant de voir ces partis avancer partout », notent-elles, surprises par le succès des formations nationalistes auprès des jeunes : « Beaucoup de gens de notre génération semblent avoir perdu espoir. C’est vrai que l’avenir semble vraiment très sombre », constate Sandi.

Anne-Françoise Hivert (Malmö (Suède), correspondante régionale)



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