Jakob von Weizsäcker, celui par qui est arrivé le « quoi qu’il en coûte » en Allemagne

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Jakob von Weizsäcker, ministre allemand des finances du Land de Sarre, à Völklingen, en Allemagne, le 14 juin 2024.

Quand Jakob von Weizsäcker vient à notre rencontre, dans le hall de la représentation de la Sarre à Berlin, vendredi 28 mars, avec ses manières élégantes, un brin aristocratiques, et son français impeccable, on perçoit l’empreinte d’une longue tradition familiale au service de l’Etat. Son patronyme est incontournable dans l’histoire allemande de l’après-guerre. Richard von Weizsäcker (1920-2015) a été un des présidents (1984-1994) les plus marquants de la République fédérale, célèbre pour son discours prononcé le 8 mai 1985, qui a marqué un tournant décisif dans le travail de mémoire de l’Allemagne sur son passé nazi.

L’histoire retiendra aussi que c’est une initiative de Jakob von Weizsäcker, son petit-neveu, actuel ministre social-démocrate (SPD) des finances du Land de Sarre, économiste aussi discret qu’influent, qui a déclenché une des réformes les plus marquantes de la décennie en matière de finances publiques outre-Rhin. L’adoption, moins d’un mois après les législatives du 23 février, d’une réforme du « frein à l’endettement » pour la défense – tous les investissements pour ce poste supérieurs à 1 % du produit intérieur brut (PIB) sont exclus de la règle constitutionnelle qui limite à 0,35 % du PIB le déficit structurel autorisé –, et d’un « fonds spécial » de 500 milliards d’euros sur douze ans, financé par l’emprunt, afin de rénover les infrastructures du pays.

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