Israël dit avoir tué Hachem Safieddine, le leader pressenti pour prendre la tête du Hezbollah

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Hachem Safieddine, lors d’une manifestation après l’attaque israélienne de l’hôpital Al-Ahli à Gaza. Ici, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 18 octobre 2023.

Il était le mieux placé pour prendre la tête du Hezbollah. Mais, selon l’armée israélienne, Hachem Safieddine, pressenti pour succéder à Hassan Nasrallah, a été tué dans un bombardement au début du mois d’octobre.

« On peut maintenant confirmer que, lors d’une frappe, il y a environ trois semaines, Hachem Safieddine, chef du Conseil exécutif de l’organisation terroriste du Hezbollah a été tué » dans la banlieue sud de Beyrouth, a affirmé, mardi 22 octobre, l’armée dans un communiqué. Lors de ce bombardement, Israël dit avoir tué aussi Hussein Ali Al-Zeima, un haut responsable du Hezbollah, ainsi que d’autres responsables du mouvement libanais. Le Hezbollah n’a pas réagi immédiatement à cette annonce.

Hassan Nasrallah avait été tué dans une frappe israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth le 27 septembre. « Nous avons eu Nasrallah, son remplaçant et la plupart des hauts dirigeants du Hezbollah », a déclaré, dans un communiqué, le général Herzi Halevi, chef d’état-major de l’armée israélienne. « Nous atteindrons quiconque menace la sécurité des citoyens de l’Etat d’Israël », ajoute le communiqué, reprenant un leitmotiv des chefs militaires israéliens.

Contact perdu juste après la frappe israélienne

Barbe grise, lunettes et turban noir des « sayyed » – les descendants de Mahomet – Hachem Safieddine, âgé d’une soixantaine d’années, ressemblait beaucoup à son cousin Hassan Nasrallah. Membre du Conseil de la choura, organe dirigeant du Hezbollah à qui il revient notamment d’élire le successeur de Nasrallah à la tête du mouvement islamiste financé et armé par l’Iran, Hachem Safieddine était, selon une source proche du Hezbollah, « le candidat le plus susceptible » de lui succéder.

Un responsable du Hezbollah avait dit à l’Agence France-Presse (AFP), le 5 octobre, que le contact avec Safieddine avait été « perdu » depuis des bombardements israéliens près de Beyrouth, la veille. Le 8 octobre, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, avait déclaré, dans une vidéo adressée aux Libanais, qu’Israël avait « éliminé des milliers de terroristes dont Nasrallah et le remplaçant de Nasrallah et le remplaçant de son remplaçant ».

S’exprimant à la télévision après la publication de cette vidéo, le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole de l’armée israélienne, avait confirmé la frappe sur un « quartier général » du Hezbollah, dans la banlieue sud de Beyrouth. « Nous savons que Safieddine y était », avait-il ajouté sans confirmer sa mort.

Après près d’un an de guerre contre le Hamas, mouvement islamiste palestinien, dans la bande de Gaza, Israël est passé à l’offensive contre le Hezbollah dans la deuxième moitié de septembre, dans le but annoncé de faire rentrer chez eux les quelque 60 000 Israéliens du nord du pays déplacés par les tirs de roquettes du Hezbollah commencés le 8 octobre 2023, au lendemain du massacre sur le territoire israélien du Hamas ayant déclenché les hostilités.

Les bombardements au sud de Beyrouth continuent

Dans la soirée de mardi, après des appels à évacuer, plusieurs bombardements israéliens ont touché la banlieue sud de Beyrouth, a rapporté l’Agence nationale de l’information libanaise (ANI), qui dit que l’aviation israélienne a visé le quartier de Haret Hreik, à au moins deux reprises le quartier de Laylaké, et les abords de Burj El Barajneh. Selon l’ANI, l’hôpital Bahmane, situé à Haret Hreik, a subi d’importants dégâts en raison « de la force du missile tombé » sur le bâtiment visé, qui est situé en face. Plus tôt dans la journée, une frappe avait provoqué l’effondrement d’un immeuble de onze étages à Ghobeiri, quartier de la banlieue sud de Beyrouth, selon des photographes de l’AFP.

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Les frappes israéliennes à travers le pays, mardi, ont fait au moins dix morts, selon les autorités libanaises, dans l’est et le sud du pays, deux bastions du Hezbollah. Et la banlieue sud de Beyrouth, où vivaient jusqu’à récemment 850 000 personnes, a été en grande partie désertée par ses habitants après qu’Israël a lancé une campagne de bombardements massifs ciblant les fiefs du Hezbollah à travers le pays, le 23 septembre. Depuis, au moins 1 552 personnes ont été tuées, selon un décompte de l’AFP basé sur les bilans officiels.

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Mardi, le Hezbollah a, lui, affirmé avoir tiré des drones sur une base militaire près de Haïfa, dans le nord d’Israël, et avoir détruit sept chars israéliens à la frontière, où des combats ont fait rage.

Le Monde avec AFP

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