Israël annonce des frappes imminentes contre le Hezbollah dans le sud du Liban

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Des soldats de l’armée libanaise observent le poste militaire israélien de Hanita (à gauche) et le poste de Labbouneh, l’une des cinq collines occupées par les forces israéliennes, d’une position militaire libanaise dans le village d’Alma Al-Shaab, au sud du Liban, le 28 novembre 2025.

L’armée israélienne a annoncé, jeudi 4 décembre dans l’après-midi, des frappes imminentes dans le sud du Liban contre ce qu’elle présente comme des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah, et a appelé à des évacuations dans deux villages de cette région.

Cette annonce survient au lendemain d’une rencontre entre responsables civils libanais et israélien, lors d’une réunion de l’organisme de surveillance du cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an, présentée comme de premières discussions directes depuis plus de quarante ans entre les deux pays toujours techniquement en état de guerre.

Les forces israéliennes vont « bientôt attaquer des infrastructures terroristes du Hezbollah à travers le sud du Liban afin de contrer ses tentatives illégales de rétablir ses activités dans la région », a annoncé le colonel Avichay Adraee, porte-parole de l’armée israélienne pour le public arabophone. Dans un « message urgent » en arabe, ce dernier signale, cartes à l’appui, deux bâtiments dans les villages de Jbaa et de Mahrouna, dont il appelle les riverains dans un rayon d’au moins 300 mètres à s’écarter.

Accusant le Hezbollah de se réarmer dans le sud du pays et de violer ainsi les termes de la trêve entrée en vigueur fin novembre 2024, l’armée israélienne a multiplié depuis plusieurs semaines les frappes aériennes dans le sud du Liban, mais a marqué une pause dans ses attaques pendant la visite du pape Léon XIV cette semaine.

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Le désarmement du Hezbollah, une exigence « incontournable »

Israël a même frappé jusque dans la banlieue de Beyrouth, le 23 novembre, pour y éliminer le chef militaire du Hezbollah, Haytham Ali Tabatabaï. Le Liban dénonce ces attaques comme des violations patentes du cessez-le-feu. Mais Israël, qui peut compter sur l’aval tacite des Etats-Unis pour ces frappes, affirme qu’il ne fait qu’appliquer la trêve en empêchant le Hezbollah, allié de la République islamique d’Iran, ennemie d’Israël, « de se reconstruire et de se réarmer ».

Tout en déclarant que les discussions directes de mercredi avec le Liban s’étaient déroulées dans « une atmosphère positive », le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a rappelé mercredi soir que le désarmement du Hezbollah restait une exigence « incontournable » pour son pays.

La situation reste donc extrêmement tendue à la frontière sud du Liban, où les populations civiles sont régulièrement prises au piège des affrontements et des frappes. Les appels à l’évacuation des villages de Jbaa et de Mahrouna témoignent de la gravité de la menace, alors que les habitants vivent dans la crainte d’une escalade militaire.

De leur côté, les autorités libanaises continuent de dénoncer les opérations israéliennes, les qualifiant de violations du cessez-le-feu et appelant la communauté internationale à intervenir pour éviter une reprise des hostilités à grande échelle. Les discussions entamées sous l’égide de l’organisme de surveillance du cessez-le-feu pourraient ouvrir la voie à une désescalade, mais la méfiance demeure forte entre les deux pays.

Le Hezbollah, quant à lui, n’a pas officiellement réagi aux dernières annonces israéliennes, mais ses responsables ont à plusieurs reprises affirmé leur détermination à défendre le territoire libanais contre toute agression. La communauté internationale, notamment les Etats-Unis et la France, suit de près l’évolution de la situation, redoutant un embrasement régional.

Le Monde avec AFP

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