
On ne sait ce qui est pire : le silence ou la cacophonie. La colère monte au sein de la base démocrate, face à l’incapacité du parti à s’opposer de façon audible et résolue à l’administration Trump. Deux mois après le retour du milliardaire à la Maison Blanche, la certitude d’assister à un moment dramatique de l’histoire américaine, et non à une alternance classique, conduit à un questionnement existentiel. La tentation d’un populisme de gauche, plus cinglant, moins enclin au compromis comme l’aimait Joe Biden, en miroir inversé du mouvement MAGA (Make America Great Again), se dessine nettement.
Selon un sondage NBC News paru dimanche, seuls 27 % des Américains ont une opinion positive du Parti démocrate, le niveau le plus bas depuis trente-cinq ans. Une autre étude pour la chaîne CNN montre que seuls 63 % des sympathisants de gauche approuvent son orientation, une chute de neuf points depuis janvier, qui dit bien la frustration générale. Plus personne ne croit à la main tendue à l’autre bord. Pour l’heure, c’est Chuck Schumer, 74 ans, le chef de file des démocrates au Sénat, qui concentre les critiques. Le 14 mars, avec neuf autres démocrates, il a décidé d’approuver un texte républicain pour éviter un shutdown – une interruption des activités fédérales non essentielles. Le financement du gouvernement est ainsi assuré jusqu’en septembre. Dans l’ancien monde, son pragmatisme aurait été salué.
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