

Pour la procureure générale près la cour d’appel de Paris, Marie-Suzanne Le Quéau, un nouvel arsenal législatif est nécessaire « pour ne pas perdre le contrôle de la situation ». Elle revient sur l’expansion du trafic de drogue en France ces dernières années et sur la réponse politique envisagée par le biais de la proposition de loi sur le narcotrafic.
Quel est l’état de la menace de la criminalité organisée en France ?
On constate depuis dix ans une explosion de la consommation de cocaïne, devenue un marché colossal. Ce n’est pas propre à la France, c’est également le cas dans le reste de l’Europe. Les personnes impliquées dans les trafics de stupéfiants mènent une guerre de territoires, avec des scènes de guerre en bas d’immeubles, le recours à des kalachnikovs pour conserver les points de deal… Il y a eu une bascule dont la France a pris conscience avec l’assassinat des surveillants pénitentiaires à Incarville [Eure], lors de l’évasion de Mohamed Amra. Dans ce contexte, la proposition de loi « narcotrafic » répond à la nécessité de combattre et d’empêcher les dérives que connaissent déjà d’autres pays.
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