La nation ukrainienne est en danger ! Nous devons lui fournir de toute urgence les armes et les munitions dont elle a besoin pour reconquérir l’intégralité de son territoire. Seule sa victoire, en rejetant la Russie hors d’Ukraine, assurera la paix, en accord avec le droit international. Un cessez-le-feu consacrant la mainmise russe sur le Donbass, la Crimée et leur population en échange d’illusoires garanties de sécurité est un leurre. La Russie, une fois ses arsenaux regarnis, serait en mesure de reprendre son offensive contre les démocraties européennes. Les risques vont de la guerre hybride, que Moscou pratique déjà (cyberattaques, désinformation, intrusion dans les processus électoraux), à l’engagement dans un conflit de haute intensité.
Depuis 2021, l’Ukraine fait face à une guerre d’agression menée par Vladimir Poutine, dont les troupes pratiquent à grande échelle les bombardements délibérés de civils, les viols, les tortures et les déportations d’enfants. Depuis 2021, à la surprise du monde entier, l’Ukraine démocratique et son armée ont réussi à repousser l’envahisseur et à libérer de nombreuses localités, malgré une infériorité en hommes et en matériel. Mais la Russie, appuyée par les livraisons d’armes des dictatures d’Iran et de Corée du Nord, peut aussi compter sur le soutien de la Chine.
La stratégie européenne a reposé d’abord sur les sanctions économiques qui devaient amener Poutine à la raison. Elles ont limité la capacité de la Russie à produire des armes, mais n’ont pas eu tous les effets escomptés : il faut les renforcer. Quant à l’aide militaire fournie à l’Ukraine par ses alliés, elle a été trop hésitante et modeste pour exploiter les victoires de l’été 2022, trop tardive et limitée pour percer les défenses russes durant l’été 2023. Elle commence même à faire défaut : bloquée aux Etats-Unis, elle l’est aussi en Europe par le veto hongrois et l’hésitation de certains gouvernements européens.
Promesses
Sur le front, dans les régions occupées comme pour l’ensemble des villes et territoires ukrainiens bombardés quotidiennement, la situation est grave. L’Europe doit impérativement tourner son industrie de défense en priorité vers l’Ukraine. Et notre pays peut jouer un rôle moteur, car nous sommes la principale puissance militaire du continent, notre base industrielle et technologique de défense comptant plus de 4 000 entreprises.
La mise en œuvre d’un dispositif de solidarité économique et industrielle avec l’Ukraine permettrait d’agir rapidement dans cinq directions : augmenter la cession, la fabrication et les livraisons d’armes et de munitions ; donner des garanties aux industriels de l’armement ; se doter, avec nos partenaires européens, d’un organisme de contrôle pour assurer un embargo strict sur l’exportation des technologies duales ; encourager la mutualisation des outils de production, civils et militaires, au service de la défense ; mobiliser de nouvelles ressources financières en faveur de l’aide à l’Ukraine.
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