Le sujet des coupes budgétaires imposées aux collectivités locales devient de plus en plus pressant. Depuis plusieurs années, ces réductions de financement pèsent lourdement sur les épaules des maires, contraints de jongler avec des ressources de plus en plus limitées tout en continuant de répondre aux besoins de leurs citoyens.
Ce n’est plus seulement une question de gestion de budget ; c’est une véritable épreuve de résistance mentale pour ces élus de proximité. En effet, lorsqu’ils évoquent les défis de leur mission, les maires soulignent combien la gestion budgétaire s’est transformée en un des principaux facteurs de stress de leur quotidien.
Alors que les collectivités voient leurs ressources se réduire, les maires sont forcés de justifier chaque dépense dans un climat de méfiance croissante envers les finances publiques. Cette pression constante, combinée à une complexité et une lourdeur administrative de plus en plus pesante, se transforme en une « cage de fer » qui étouffe leur engagement et limite leur efficacité.
Des semaines de 60 heures
A cette contrainte budgétaire s’ajoutent des semaines de travail qui dépassent fréquemment les 60 heures, accentuant un épuisement latent qui finit par s’installer insidieusement. Les procédures rigides et les retards de financement liés aux subventions achèvent de décourager les initiatives municipales, fragilisant encore plus le moral des élus.
Si les coupes budgétaires constituent un poids majeur, elles ne sont malheureusement pas le seul facteur de stress. Les faits d’agressions à l’encontre des maires, physiques comme verbales, se sont multipliés. Ici un forcené a voulu brûler la mairie, là un maire fait l’objet d’une attaque au couteau.
Hélas, ces agressions physiques se multiplient, auxquelles s’ajoutent d’autres formes d’agressions moins visibles mais plus fréquentes, comme les agressions verbales, les injures ou les intimidations diverses… Ces événements laissent les maires en proie à d’immenses moments de détresse, où le découragement s’ajoute aux légitimes doutes à poursuivre leur mission. Jamais les démissions de maires n’ont été aussi nombreuses.
Cependant, ces faits douloureux et graves ne sauraient à eux seuls résumer la vaste question de la santé mentale des maires. Il serait même contreproductif de réduire le pathogène au seul pathétique. Pire, il serait réducteur de limiter la santé mentale à la seule dimension pathogène, sans tenir compte des évènements qui génèrent de la bonne santé, que nous appelons « salutogènes ».
Il vous reste 54.69% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.