Huawei, l’innovation au service de la nation chinoise

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Le centre de recherche et développement Huawei Lianqiuhu en construction, à Shanghai, en Chine, le 14 juillet 2024.

L’intérieur est confortable, la conduite du 4 × 4 urbain, douce. Quand un cycliste coupe la route bordée de végétation luxuriante, le véhicule ralentit sans à-coup. Installé à la place du conducteur, un employé de Huawei peut profiter du massage que lui prodigue son siège : la conduite autonome fonctionne parfaitement, du moins sur ce tronçon de route à proximité du campus de Huawei, à Shenzhen, la métropole ultramoderne du sud de la Chine, dans la province du Guangdong.

Avec ses dizaines de capteurs, ses multiples écrans et un logiciel de conduite reposant sur une puissante intelligence artificielle, la nouvelle Aito M9 est une vitrine de ce qu’apporte Huawei, numéro un mondial des télécoms, à ses partenaires automobiles. L’entreprise chinoise ne construit pas de voitures, mais propose une large gamme d’équipements électroniques et de services, et présente les Aito, une coentreprise avec le constructeur Seres, dans son vaste réseau de boutiques.

Les consommateurs chinois sont emballés : trois ans après son lancement, fin 2021, la gamme se hisse régulièrement dans le top 5 mensuel des marques de véhicules à énergie nouvelle les plus vendues en Chine. Plus de 400 000 véhicules ont déjà été écoulés. Un succès parmi d’autres pour Huawei, qui a aussi retrouvé la troisième place des ventes de smartphones en Chine et pourrait finir l’année 2024 en tête, selon des projections du cabinet d’analyse canadien TechInsights.

Mardi 10 septembre, l’entreprise chinoise a lancé le Huawei Mate XT, premier smartphone pliable en trois, pour un écran toujours plus grand, vendu 2 500 euros. Un come-back réussi pour l’entreprise, dont les ventes de smartphones avaient chuté après son placement sur la liste noire américaine en 2019, l’empêchant de proposer les services de Google et, l’année suivante, de faire fabriquer ses puces chez TSMC, le leader taïwanais de la production de semi-conducteurs. Le groupe avait vu son chiffre d’affaires chuter de 30 % en 2021, ses profits dégringoler de 70 %, et s’était résolu à céder sa deuxième marque de smartphones, Honor, faute de puces en nombre suffisant.

Expertise appliquée pour chaque secteur

Depuis, le porte-drapeau chinois de l’électronique a opéré une réorganisation historique en deux axes. Une diversification commerciale, d’abord. Si les réseaux de télécommunications assurent toujours la moitié de son chiffre d’affaires, l’entreprise développe son offre – dans les objets connectés, l’automobile, les logiciels et services industriels (pour connecter et automatiser les usines), et les énergies renouvelables. Huawei applique son expertise, l’électronique, à chaque secteur : elle ne produit pas de panneaux solaires, seulement les onduleurs, qui transforment le courant continu créé par les panneaux en courant alternatif. Dans les ports ou dans les mines, Huawei propose ses caméras et ses capteurs à des machines existantes pour les contrôler à distance.

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