
« Bonjour, je suis la sage-femme, je m’occupe de toutes les choses liées au fait d’être une femme. Je vais vérifier que tout va bien, te toucher les seins et le ventre pour voir s’il est bien souple. » Pauline Roca s’est baissée à la hauteur du fauteuil roulant électrique de Laëtitia (la famille des personnes citées par leur seul prénom n’a pas souhaité donner leur nom) pour accrocher son regard, en lui parlant d’une voix douce. Sa patiente ne parle pas et bouge à peine la tête et les bras. Elle fait partie des 44 adultes atteints de handicaps sévères résidant à la maison d’accueil spécialisée (MAS) de la Fondation Anais de Jouy-le-Moutier (Val-d’Oise) qui bénéficient du dispositif Handigynéco, mis en place par l’agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France avec des sages-femmes volontaires, pour assurer le suivi gynécologique de femmes qui n’en bénéficient presque jamais.
Virginie Grignon, infirmière, présente le dossier médical de Laëtitia, la conduit dans sa chambre, aide au déshabillage et incline le fauteuil pour faciliter la palpation abdominale. Pas d’examens intrusifs pour cette première consultation. « Je vous dis à l’année prochaine », conclut Pauline Roca, avant d’aller chercher sa deuxième patiente, qui arpente d’une démarche heurtée les couloirs de cet établissement médico-social.
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