garde à vue prolongée pour trois Moldaves

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Un graffiti sur lequel est écrit « Soldats français en Ukraine » au-dessus d’un cercueil, à Paris le 8 juin 2024.

Trois jeunes Moldaves, soupçonnés d’être les auteurs à Paris de tags représentant des cercueils avec l’inscription « Soldat français en Ukraine », ont été interpellés dans la nuit de vendredi 8 à samedi 9 juin et placés en garde à vue, selon le parquet. Cette mesure a été prolongée samedi soir, a précisé le parquet de Paris, ajoutant que « les investigations se poursuivent. La piste de l’ingérence étrangère n’est pas écartée à ce stade ».

Vendredi, huit tags de cercueils et trois autres de mots écrits en alphabet cyrillique ont été découverts sur des façades d’immeubles dans le 7e arrondissement de Paris, d’après une source policière. Trois Moldaves ont ensuite été interpellés dans ce même arrondissement dans la nuit, « porteurs d’aérosol de peinture et de pochoirs susceptibles de correspondre », a ajouté la même source.

Les trois jeunes hommes, nés en 2001, 2004 et 2006, sont actuellement en garde à vue à la sûreté territoriale de Paris, dans le cadre d’une enquête ouverte pour « dégradations en réunion », « dégradations en réunion sur un bien d’utilité publique » et pour association de malfaiteurs délictuelle, selon le parquet. S’ils sont bien les auteurs de ces tags, l’enquête devra « préciser leurs motivations avec une nouvelle suspicion d’ingérence étrangère », a souligné la source policière.

La Moldavie a « fermement condamné cet incident » impliquant trois ressortissants du petit pays situé entre la Roumanie et l’Ukraine. « Cela fait partie d’une stratégie hybride pour nuire à notre image internationale », a écrit sur X le ministre des affaires étrangères moldave Mihai Popsoi. Chisinau, qui accuse régulièrement Moscou de tentatives de déstabilisation, « s’est dit prêt à coopérer avec la France pour clarifier la situation ».

Plusieurs incidents rapprochés

Lundi, trois autres hommes de nationalité étrangère, soupçonnés d’avoir déposé des cercueils deux jours plus tôt au pied de la tour Eiffel, ont échappé à une mise en examen pour « violences avec préméditation », comme l’avait requise le parquet, qui voyait dans cette action « un geste de violence psychologique ».

Les trois hommes, eux nés en Bulgarie, en Ukraine et en Allemagne, ont été placés sous le statut plus favorable de témoin assisté. Dans leur cas, les investigations se poursuivent pour établir « une éventuelle ingérence étrangère », selon une source proche du dossier.

Ces incidents, rapprochés dans le temps, font écho à deux autres récentes affaires où existent les mêmes soupçons de manipulation étrangère. Dans la nuit du 13 au 14 mai, des mains rouges avaient été taguées sur le mémorial de la Shoah à Paris et les policiers soupçonnent trois personnes ayant fui à l’étranger.

En octobre, après le début de la guerre Israël-Hamas, des étoiles de David avaient été taguées sur plusieurs façades d’immeubles en région parisienne. Les faits, pour lesquels un couple de Moldaves a été interpellé, ont été imputés par les autorités françaises aux services de sécurité russes (FSB). Dans ces deux cas, ce sont « des commanditaires payés pour déstabiliser et appuyer sur les clivages de la société française », avait estimé mi-mai le ministre des affaires étrangères, Stéphane Séjourné.

Le Monde avec AFP

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