La médiatisation de la commercialisation d’une poudre blanche à inhaler par le nez, présentée par l’entreprise la distribuant comme une substance énergisante « totalement conforme à la loi », a déclenché une réaction outrée de la part du ministre de la santé, Frédéric Valletoux. Celui-ci s’est engagé sur Franceinfo, samedi 25 mai, à « voir effectivement dans les prochains jours comment on peut interdire ce type de choses ».
Selon l’entreprise marseillaise Highbuy, qui distribue ce produit – appelé « Sniffy » –, la poudre contient de la l-arginine, un acide aminé, de la caféine, de la créatinine, de la l-citrulline, de la taurine ou encore de la maltodextrine. La boîte est vendue sur le site Internet de la marque au prix de 14,90 euros l’unité. Elle est accompagnée d’une pipette et est interdite aux mineurs.
« Les produits qui composent le Sniffy ne sont pas des substances interdites, mais ma position est très claire et non ambiguë. Nous sommes contre ce produit », a déclaré Philippe Coy, président de la Confédération des buralistes, à l’Agence France-Presse, en évaluant à « quelques dizaines, au plus », le nombre de buralistes commercialisant ce produit. « Au vu des réactions nombreuses que j’ai eues ces dernières semaines, je doute fort que beaucoup de collègues aient succombé à cette tentation », a complété M. Coy. Sniffy est donc surtout vendu sur Internet.
Le ministre de la santé a largement critiqué, lui, la similarité de l’apparence et du mode de consommation du produit avec la cocaïne. « C’est rageant de voir ce genre de produit proposé à la jeunesse. C’est rageant de voir que finalement ceux qui, sous couvert de produits et d’un discours un peu “gnangnan”, un peu inoffensif, un peu “on a le droit, ce n’est pas dangereux, c’est original”, etc., essaient d’attirer les jeunes vers le tabac, la consommation de drogue et finalement vers la dépendance », a déclaré Frédéric Valletoux.
« C’est la course en permanence entre presque les “vendeurs de mort”, même s’ils m’en voudront peut-être de l’expression, parce qu’elle est un peu radicale » et « l’appareil répressif qui est la loi qui doit toujours courir après ceux qui ont des drôles d’idées pour nos jeunes », a relevé le ministre de la santé.