

Deux mois après l’investiture pour un troisième mandat de Nicolas Maduro à la présidence du Venezuela, l’opposition peine à définir une stratégie unitaire. La perspective des élections législatives et régionales du 25 mai et l’imprévisibilité de Donald Trump en ont ravivé les divisions. La position de la cheffe de l’opposition, Maria Corina Machado, qui appelle ses concitoyens à l’abstention et se félicite du rétablissement des sanctions pétrolières décidé par Washington, ne fait pas l’unanimité dans ses rangs. Sur le terrain, les représentants de l’opposition sont affaiblis par la vague de répression, les arrestations et les menaces qui ont suivi la réélection contestée de M. Maduro en juillet 2024. Ils craignent que la résignation ne s’installe. La perspective d’une nouvelle récession économique n’est pas faite pour leur redonner espoir.
Lundi 10 mars, à l’occasion d’une conférence de presse, le puissant ministre de l’intérieur, Diosdado Cabello, a promis d’appliquer « avec sévérité » la loi Bolivar. Adopté en 2023, ce texte prévoit de lourdes sanctions pour tout citoyen qui manifesterait ouvertement son soutien aux sanctions internationales adoptées contre le pays. Le gouvernement Maduro accuse l’opposition « fasciste et apatride » d’avoir fait pression sur Washington pour obtenir le retour des sanctions. Mardi 4 mars, la compagnie américaine Chevron a été sommée de cesser toute activité dans le pays avant le 3 avril. Selon le cabinet d’études Ecoanalitica, le départ de l’entreprise, qui produit entre 200 000 et 250 000 barils de pétrole par jour – soit environ le quart de la production du pays –, pourrait représenter un manque à gagner de quelque 4 milliards de dollars (3,7 milliards d’euros) sur l’année pour le Venezuela.
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