Entre Bruno Retailleau et Gérald Darmanin, l’enjeu politique du narcotrafic

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Le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau (au premier plan), et son prédécesseur, Gérald Darmanin, devenu depuis ministre de la justice, à Paris, le 23 septembre 2024.

Un petit ballet parfaitement chorégraphié. Alors que l’avenir du gouvernement de François Bayrou est suspendu à un accord de non-censure avec le Parti socialiste (PS) sur le budget, les deux régaliens en chef du gouvernement occupent le terrain. Dimanche 12 janvier au soir, c’était Gérald Darmanin, le garde des sceaux, qui, reçu sur LCI, mettait sur la table deux mesures-chocs : le regroupement des « 100 plus gros » narcotrafiquants de France dans une seule prison sécurisée, d’ici à l’été 2025 ; et la fin du régime d’exception diplomatique qui permet, depuis 2013, à la nomenklatura algérienne de se rendre en France sans visa.

Cette dernière mesure est censée répondre à l’escalade des tensions entre les deux pays depuis quelques semaines. Et tant pis si cela ne relève pas des attributs du garde des sceaux (qui, selon nos informations, n’a prévenu ni le premier ministre ni le ministre des affaires étrangères) : l’important, pour M. Darmanin, est de garder un coup d’avance sur son partenaire, rival et successeur place Beauvau, Bruno Retailleau, dans leur course à l’incarnation du tout-sécuritaire. Avec un dossier en particulier dont ils se disputent la paternité : la lutte contre le narcotrafic et le crime organisé.

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