
L’humilité, le manque de charisme, la détermination ? Nul ne savait quel caractère renfermait le visage impassible de Samia Suluhu Hassan, ceint d’austères lunettes noires et d’un voile rouge profond, à son arrivée impromptue au pouvoir, en mars 2021, à la suite du décès soudain du président John Magufuli (2015-2021), dont elle était l’invisible vice-présidente.
A l’étranger, médias et observateurs s’enthousiasmaient alors de voir une femme diriger pour la première fois la Tanzanie, après une présidence marquée par l’autoritarisme, le populisme et les fanfaronnades. En Tanzanie aussi, on accueillait ce coup du sort avec un certain optimisme. « Nous avions tellement d’espoir, se souvient une avocate tanzanienne, préférant garder l’anonymat alors que le pays d’Afrique de l’Est, réputé tranquille, a plongé, fin octobre, dans un chaos et une terreur sans précédent. Elle a tellement fait au début. Elle a vraiment essayé de bien faire et, ensuite… ensuite, je ne sais pas ce qu’il s’est passé. »
Les débuts de la présidence Hassan sont en effet marqués par une franche rupture. Dans les choix politiques d’abord. M. Magufuli niait, en pleine pandémie, l’existence du Covid-19 en Tanzanie ? Mme Hassan, alors âgée de 61 ans, se conforme immédiatement aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé et lance la vaccination – qu’elle sera la première à recevoir.
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