En Syrie, la chute historique du régime Assad

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Des combattants de l’opposition syrienne célèbrent la chute du régime de Bachar Al-Assad, le 8 décembre 2024.

Tout est allé si vite. Dans la nuit de samedi 7 à dimanche 8 décembre, une foule se rassemblait dans le centre de Homs, la troisième ville de Syrie, délaissée par les forces du régime syrien. Puis c’est dans Damas, la capitale, qu’entrait la coalition insurgée, dominée par Hayat Tahrir Al-Cham (HTC, Organisation de libération du Levant), ancienne branche d’Al-Qaida en Syrie. Le matin, des tirs en l’air nourris résonnaient dans la capitale. Statues et portraits du clan Assad ont été renversés ou déchirés. Des militants politiques, qui croupissaient depuis des années en prison, ont été libérés.

Nul ne sait où se trouve Bachar Al-Assad, qui n’est pas réapparu depuis le début de l’offensive rebelle, le 27 novembre. A-t-il fui le pays, comme le soutien l’Observatoire syrien des droits de l’homme ? Il ne dirige plus en tout cas la Syrie. C’est la fin d’un règne de plus de cinquante ans de la famille Assad, à la force de la peur imposée sur la population de ce pays stratégique du Proche-Orient. « Après cinquante ans d’oppression sous le [parti au] pouvoir du Baas, et treize années de crimes, de tyrannie et de déplacements [depuis le début du soulèvement en 2011, réprimé dans le sang], nous annonçons aujourd’hui la fin de cette ère sombre et le début d’une nouvelle ère pour la Syrie », ont annoncé les rebelles, invitant les Syriens en exil à revenir en « Syrie libre ».

Le premier ministre syrien, Mohammad Ghazi al-Jalali, a affirmé se préparer à une passation de pouvoir dès dimanche. « Nous sommes prêts à la coopération [avec le nouveau leadership] et à lui apporter toutes les facilités possibles », a-t-il dit, dans une vidéo publiée sur son compte Facebook.

Débandade de l’armée syrienne

Quelques jours plus tôt, des analystes misaient sur des affrontements féroces à venir à Homs, en raison de la concentration de structures militaires de l’armée dans la troisième ville du pays, de la présence d’officiers alaouites (la confession à laquelle appartient Bachar Al-Assad), et de la situation géographique de Homs. Il n’en a rien été.

Les déclarations de l’état-major syrien, annonçant samedi que le régime maîtrisait la situation autour de Damas et de Homs, n’avaient aucunement convaincu la population. Dans la journée de samedi, un vent de panique s’emparait de la capitale : les habitants se ruaient pour faire des stocks de nourriture, se préparant à un possible chaos. Homs, quant à elle, avait été le théâtre les jours précédents de départs massifs d’habitants.

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