

Faisant face à un mouvement anticorruption inédit qui dure depuis désormais plus de cinq mois, le président serbe, Aleksandar Vucic, multiplie les menaces pour essayer d’éteindre la contestation et rester au pouvoir. Mardi 15 avril, à Belgrade, le Parlement a commencé à examiner la proposition de nomination d’un nouveau gouvernement destiné à remplacer celui qui a été poussé à la démission en janvier sous la pression des manifestants.
« La Serbie est fatiguée des blocages », a défendu le futur premier ministre, Duro Macut, en critiquant ceux qui « dénient le droit des autres à travailler, à recevoir une éducation et à vivre normalement ». Endocrinologue réputé, M. Macut, 61 ans, n’a aucune expérience politique connue, mais il a été manifestement choisi par M. Vucic pour son vernis d’expertise scientifique et sa loyauté attestée par sa participation à plusieurs rassemblements favorables au président, organisés récemment dans ce pays des Balkans comptant 6,6 millions d’habitants.
Le nouveau gouvernement aura comme ministre de l’éducation un commentateur habitué des chaînes de télévision progouvernementales et connu pour avoir systématiquement critiqué le mouvement étudiant qui a été déclenché par l’effondrement de l’auvent de la gare fraîchement rénovée de Novi Sad, deuxième ville la plus peuplée du pays, le 1er novembre 2024. Cet accident, qui a fait seize morts, est devenu le symbole de la corruption endémique qui sévit en Serbie.
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