En Sardaigne, Giorgia Meloni subit son premier revers électoral

2714


La première ministre italienne Giorgia Meloni lors d’une conférence de presse à Kiev, en Ukraine, le 24 février 2024.

La présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, a encaissé sa première défaite politique depuis qu’elle est arrivée au pouvoir en octobre 2022. Mardi 27 février dans l’après-midi, les décomptes des voix étaient toujours en cours dans les derniers bureaux de vote, mais la sentence des élections qui se sont tenues dimanche était déjà claire : la coalition de droite au gouvernement à Rome a perdu de peu la présidence de la Sardaigne, première des cinq régions – dotées en Italie de compétences étendues – à voter en 2024 et objet d’attentions particulières de la part de la cheffe de l’exécutif

Le changement à la tête des institutions régionales a été obtenu grâce à une alliance jugée prometteuse dans l’opposition entre le Parti démocrate (PD, centre gauche) et le Mouvement 5 étoiles (M5S), formation de la future présidente de la région, Alessandra Todde, qui l’a remporté avec 45,4 % des voix, contre son adversaire, Paolo Truzzu (45 %), du parti de la présidente du Conseil, Fratelli d’Italia (droite nationale conservatrice).

« C’est une sirène d’alarme pour la majorité, juge à Rome Giovanni Orsina, directeur de la School of Government de l’université Luiss-Guido Carli et observateur assidu des dynamiques à l’œuvre au sein de la droite italienne. Même si les élections régionales sont liées à de nombreux facteurs locaux, elles prennent une dimension nationale. Après ce résultat, la droite ne peut plus prétendre gagner, quoi qu’elle fasse. » Les échéances électorales régionales survenues depuis l’arrivée au pouvoir de Giorgia Meloni avaient jusqu’à présent toutes souri à l’alliance formée par Fratelli d’Italia, la Ligue (extrême droite) et Forza Italia (centre droit).

Tensions croissantes avec la Ligue

Pour Giorgia Meloni, le scrutin sarde a aussi un goût de défaite personnelle. La cheffe de l’exécutif s’était personnellement impliquée dans la campagne après avoir imposé son candidat à la présidence de la région contre le président sortant Christian Solinas, allié à la Ligue de Matteo Salvini, vice-président du Conseil. Mme Meloni misait sur sa popularité nationale afin d’obtenir une nouvelle présidence de région pour son parti. Cette stratégie, centrée sur les intérêts propres de Fratelli d’Italia, a toutefois échoué et la présidente du Conseil a montré qu’elle n’était pas invincible.

Les différends stratégiques l’opposant à la Ligue à ce sujet s’inscrivaient d’ailleurs dans un contexte plus large de tensions croissantes entre les deux alliés à l’approche des élections européennes de juin où leurs partis se présentent sur des listes séparées. Matteo Salvini cherche en effet à s’affirmer en construisant un espace politique à droite de la présidente du conseil, quitte à faire entendre une voix de plus en plus discordante sur plusieurs sujets.

Il vous reste 25.91% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



Source link