En Russie, l’ancienne élite libérale se rapproche du discours anti-européen du Kremlin

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Le président russe, Vladimir Poutine, entouré de Kassym-Jomart Tokaïev, président kazakh, et d’Olga Lioubimova, ministre de la culture russe, au Théâtre Bolchoï, à Moscou, le 12 novembre 2025.

Depuis que leur pays a envahi l’Ukraine, leurs routes ne cessent de diverger. Un même fatalisme unit pourtant Piotr et Dmitri. « Après bientôt quatre années de guerre, c’est l’impasse », regrettent ces deux pères de famille, archétypes de la classe moyenne libérale russe. Tous deux préfèrent rester anonymes car ils parlent, de Moscou, à un journaliste occidental.

« Notre armée progresse trop lentement, mais nous finirons par gagner. Tout cela va dégénérer en un vaste conflit militaire entre la Russie et l’Europe. Nos enfants doivent le savoir : l’histoire est faite de cycles. Le retour à la grande guerre – peut-être même nucléaire – est inévitable », prévient Piotr, partisan, depuis février 2022, de « l’opération militaire spéciale » du Kremlin en Ukraine. « Cette guerre n’est pas la nôtre mais, hélas, Kiev risque de finir par perdre. L’espoir de paix, cet été, est passé, s’inquiète Dmitri, opposé à l’invasion depuis le début. La Russie et l’Occident ont politiquement et économiquement intérêt à poursuivre le conflit. Nous avons échoué à laisser un monde meilleur à nos enfants. »

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