

Ce n’est qu’après la tombée de la nuit, lundi 27 janvier, que les habitants de Gisenyi, la ville jumelle de Goma située sur le territoire rwandais, n’ont plus entendu le crépitement, continu depuis le matin, des armes automatiques, ni le bruit sourd des tirs soutenus de mortiers. Subsistaient quelques détonations de loin en loin. L’aéroport de Goma est à une encablure des quartiers nord. « Ici, on a eu de la casse », se lamente Jean-Paul, rencontré près du marché désert, fermé comme la plupart des magasins de cette partie de la ville rwandaise. « La casse » dont parle Jean-Paul a été évoquée par un porte-parole de l’armée rwandaise : cinq civils tués, 25 autres grièvement blessés, sans toutefois donner plus de précisions sur les circonstances.
Dans l’après-midi, quelques obus de mortiers sont encore tombés sur Gisenyi, probablement tirés depuis l’aéroport de Goma. C’est là, selon un Congolais joint au téléphone, que se sont concentrés les affrontements de cette fin de journée. De là s’élevait un panache de fumée noire. « Les Rwandais et le M23 contrôlent la plus grande partie de la ville mais il y a des poches de résistance, à l’aéroport principalement, où des wazalendo [miliciens locaux] et des FARDC [Forces armées de la République démocratique du Congo] se sont regroupés parce qu’ils ne peuvent aller autre part : toutes les directions sont bloquées », ajoute notre source. Reclus à son domicile, il reconnaît n’avoir qu’une vision parcellaire de la situation.
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