La coalition hétéroclite au pouvoir en Islande depuis novembre 2021 a éclaté, dimanche 13 octobre, emportée par des désaccords politiques persistants, a annoncé le premier ministre, Bjarni Benediktsson, en proposant de nouvelles élections pour fin novembre. De fortes divergences sur des questions telles que la politique étrangère, la gestion des demandeurs d’asile ou la politique énergétique ont fait monter les tensions ces derniers mois au sein de la coalition, a expliqué à la presse M. Benediktsson.
Le chef du Parti de l’indépendance (conservateur), le premier au parlement, a déclaré en conséquence qu’il allait rencontrer, lundi, la présidente islandaise, Halla Tomasdottir, pour lui proposer de dissoudre le parlement et convoquer des élections législatives à la fin de novembre.
La coalition est composée du Parti de l’indépendance, du Mouvement Gauche-Verts et du Parti du progrès (centre-droit). Les points de désaccords « ont été moins discutés lors des dernières élections qu’ils ne doivent l’être aujourd’hui », a estimé M. Benediktsson, en soulignant « à quel point la vision du Mouvement (Gauche-Verts) pour l’avenir est différente de ce que je veux défendre ».
« Une vision commune »
« Il est préférable que le gouvernement ait une vision commune », a-t-il dit au site de médias en ligne Visir. « C’est décevant quand des projets échouent ou que les circonstances changent », a-t-il ajouté.
Bjarni Benediktsson, l’un des hommes politiques les plus expérimentés d’Islande, a été ministre des finances, puis des affaires étrangères, avant d’être premier ministre. Il a déclaré avoir le ferme soutien de son parti et qu’il prévoyait de se présenter aux élections de novembre.
Selon un sondage Gallup publié le 1er octobre, le gouvernement de coalition n’a le soutien que d’un quart des électeurs (24,6%), le score le plus bas jamais enregistré par l’institut pour un gouvernement islandais depuis 30 ans. Les trois partis de la coalition réunis arrivent derrière les sociaux-démocrates, crédités de 26,1%.
M. Benediktsson avait pris ses fonctions de premier ministre en avril 2024, succédant à Katrin Jakobsdottir, du Mouvement Gauche-Verts, qui a démissionné pour se présenter à la présidence, qu’elle n’a pas remportée. En 2021, les trois partis avaient remporté 38 des 63 sièges du Parlement, alors qu’ils n’en détenaient que 33 depuis les élections précédentes de 2017. Le Mouvement Gauche-Verts en était ressorti affaibli (8 sièges contre 11 auparavant), tandis que ses partenaires de droite avaient tous deux enregistré de bons résultats.