

Six personnes ont été arrêtées et 17 policiers ont été blessés en Irlande du Nord lors d’une deuxième nuit de violences anti-immigrés, déclenchées après l’inculpation de deux adolescents pour la tentative de viol d’une jeune fille.
Des individus ont de nouveau affronté les forces de l’ordre et ont attaqué des habitations et des commerces, principalement dans la ville de Ballymena, a déclaré la police, mercredi 11 juin. La police, qui évoque des violences « motivées par des considérations raciales », ne souhaite pas communiquer sur l’origine des deux jeunes de 14 ans inculpés pour une tentative de viol à Ballymena. Selon les médias britanniques, ils se sont exprimés par l’intermédiaire d’un interprète roumain lors de leur comparution, lundi, au tribunal.
« La violence insensée observée ces deux dernières nuits à Ballymena est profondément préoccupante et totalement inacceptable », a déclaré mercredi le commissaire Jon Boutcher dans un communiqué. « Au cours d’une deuxième nuit d’émeutes et de troubles, principalement dans le quartier de Clonavon Terrace, à Ballymena, les policiers ont été la cible d’attaques soutenues pendant plusieurs heures, avec de multiples cocktails Molotov, des briques et des feux d’artifice », rapporte la police.
Des incidents dans plusieurs villes
Les violences ont notamment visé des zones où vivent des immigrés roumains, dans cette ville de 31 000 habitants située à une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest de Belfast. Cinq personnes ont été arrêtées pour troubles à l’ordre public et placées en garde à vue.
Des incidents ont également été rapportés à Belfast ainsi que dans deux villes à proximité, Carrickfergus et Newtownabbey, où un homme a été interpellé. A Ballymena, des commerces et des habitations ont été pris pour cible, mardi, par des centaines de manifestants, et des véhicules ont été incendiés. La police a utilisé des canons à eau pour disperser les émeutiers.
Les premières violences avaient éclaté, lundi soir, à l’issue d’un rassemblement en soutien à la jeune victime de la tentative de viol présumée et à sa famille. « À ceux qui ont été menacés ou touchés par ces violences, je dis : nous sommes avec vous (…) Les actes haineux et la répression populaire ne font que déchirer le tissu social : ils ne résolvent rien et ne servent à personne », a affirmé le commissaire Jon Boutcher. « Ces actes criminels mettent non seulement des vies en danger, mais risquent également de compromettre la procédure pénale en cours », a-t-il dit.
L’Irlande du Nord a été secouée à l’été dernier, comme d’autres endroits du Royaume-Uni, par des émeutes anti-immigration à la suite des meurtres de trois fillettes lors d’une attaque au couteau dans le nord-ouest de l’Angleterre.
Le Monde Mémorable
Testez votre culture générale avec la rédaction du « Monde »
Testez votre culture générale avec la rédaction du « Monde »
Découvrir
« Ballymena a une importante population immigrée, beaucoup de gens travaillent dans la ville et fournissent un excellent travail », avait déclaré le maire, Jackson Minford, à l’Agence France-Presse, mardi soir. Downing Street a jugé « très préoccupants » les incidents, exprimant son soutien aux victimes des violences et aux policiers blessés.