En Hongrie, les tartufferies d’un curé homophobe éclatent au grand jour

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Gergő Bese (ici dans une vidéo YouTube non datée) était surnommé le « prêtre du Fidesz » en raison de sa proximité affichée avec le parti du premier ministre, Viktor Orbán.

En Hongrie, Gergő Bese était de ces curés catholiques qui servent matin, midi et soir la propagande du pouvoir nationaliste de Viktor Orbán, à commencer par ses messages aux relents homophobes contre « l’idéologie LGBT ». Fin juillet, ce religieux de 41 ans, parfois surnommé le « prêtre du Fidesz » en raison de sa proximité affichée avec le parti du premier ministre – il avait même béni les bureaux de ce dernier en 2022 –, fustigeait encore dans le magazine gouvernemental Mandiner la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, qu’il qualifiait de « Pride 2.0 » avec ses « tenues scandaleuses » et ses « comportements provocateurs ».

Cette figure médiatique avait salué les sévères critiques adressées par Viktor Orbán – comme par de nombreux autres responsables politiques d’extrême droite européens – à la fameuse séquence où le chanteur Philippe Katerine est apparu nu et peint en bleu, la ­qualifiant de symbole du « comportement irrationnel des Européens de l’Ouest ». En ­faisant de cette image l’incarnation « d’une société qui perd sa boussole morale », le père Bese en avait profité pour avertir les Hongrois qu’à ses yeux « le mariage gay », toujours ­interdit dans son pays, est la « première étape vers la destruction irréversible de la société ».

A peine un mois plus tard, le vendredi 6 septembre, le même curé aux cheveux blonds d’une petite ville de quatre mille habitants située à 60 kilomètres au sud de Budapest et aux discours homophobes a été suspendu par son archevêché « avec effet immédiat de son service sacerdotal ». La décision soudaine a suivi les révélations gênantes du site d’information indépendant Válasz Online, selon lesquelles circulaient depuis des mois dans les cercles du pouvoir des informations compromettantes à son encontre. Et notamment des « vidéos et des enregistrements sonores » disponibles sur des « sites porno gay » qui montreraient Gergő Bese « s’adonner à des fêtes homosexuelles ». La chaîne de télévision RTL, qui a eu accès aux vidéos, a même évoqué par la suite des scènes de sexe collectives filmées de la propre main du prêtre, reconnaissable aux bracelets qu’il a l’habitude de porter.

Des médias priés de taire le scandale

Connue pour sa proximité avec Viktor Orbán, l’Église catholique hongroise a réagi très promptement à la publication de l’article. Au lendemain de cette spectaculaire suspension, le prêtre a reconnu dans un bref communiqué « avoir commis une erreur » et « présenté ses excuses à tous ceux qu’[il] a offensés et déçus ». « J’ai été trompé, on a abusé de ma naïveté et j’ai perdu mon bon sens », a-t-il ajouté sans plus entrer dans les détails quant aux circonstances de ces vidéos.

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