

Rares sont les Haïtiens qui ont le cœur à la fête à l’approche de cet anniversaire : vendredi 25 avril, cela fera un an qu’un Conseil présidentiel de transition a été installé à la tête de leur pays en proie, depuis plusieurs années, à une profonde crise politique, sécuritaire et humanitaire. Cet organe de gouvernance collégiale, composé de neuf membres – dont deux observateurs – désignés par les principales forces politiques du pays, avait été mis en place un mois après la démission de l’impopulaire premier ministre. Ariel Henry, arrivé au pouvoir après l’assassinat du président Jovenel Moïse, en juillet 2021, avait été contraint de quitter son poste en mars 2024, sous la pression des gangs qui terrorisent la capitale.
Le conseil de transition avait reçu pour mission de rétablir l’ordre et d’organiser des élections durant l’année 2025, les premières depuis 2016 dans ce pays caribéen de plus de 11 millions d’habitants. Celui-ci était ensuite censé céder la place, en février 2026, à un gouvernement élu.
Douze mois après la cérémonie d’investiture au Palais national d’Haïti, à Port-au-Prince, le bilan est accablant. « A l’aune des espoirs qui avaient été placés, et à l’aune du mandat, surtout, qui avait été donné aux membres du Conseil présidentiel de transition, ils ont failli sur tous les points », tranche l’universitaire haïtien Jean-Marie Théodat. « Le départ d’Ariel Henry, qui aurait dû être la clé d’une stabilisation en Haïti, a été une nouvelle occasion ratée », se désole ce maître de conférences en géographie à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne.
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