Au moins 184 personnes sont mortes à Port-au-Prince ce week-end, a affirmé lundi 9 décembre le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk. Ce dernier a évoqué au cours d’une conférence de presse à Genève des « violences orchestrées par le chef d’un puissant gang dans la capitale haïtienne, Port-au-Prince, dans le quartier de Cité Soleil ».
Il n’a toutefois pas donné d’autre détail sur les événements survenus durant le week-end dans la capitale haïtienne. « Ces derniers meurtres portent le bilan des morts en Haïti cette année au nombre faramineux de 5 000 personnes », a souligné M. Türk.
Le New York Times a pour sa part rapporté dimanche le meurtre de plus de 100 personnes ce week-end dans la capitale haïtienne en se référant à une ONG basée à Port-au-Prince, National Human Rights Defense Network. Jointe par l’Agence France-Presse, l’organisation n’a pas répondu dans l’immédiat.
Crise sécuritaire et instabilité politique
Haïti pâtit depuis des dizaines d’années d’une instabilité politique chronique et d’une crise sécuritaire liée à la présence de gangs armés accusés de meurtres, d’enlèvements et de violences sexuelles à large échelle. La violence des gangs, déjà endémique dans ce pays des Caraïbes, s’aggrave depuis février. Ces derniers contrôlent 80 % de la capitale, Port-au-Prince.
Ces violences ont poussé plus de 700 000 personnes, pour moitié des enfants, à fuir leur domicile, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). « Cette crise n’est pas qu’un défi humanitaire. C’est un test pour notre responsabilité collective », avait fait valoir le chef de l’OIM pour Haïti, Grégoire Goodstein.