En Haïti, 28 membres de gangs tués par la police et des habitants après une offensive dans plusieurs quartiers de la capitale

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Echange de coups de feu entre les forces de l’ordre et des membres présumés de gangs, à Port-au-Prince (Haïti), le 11 novembre 2024.

La police haïtienne et des habitants de Port-au-Prince ont tué 28 membres de gangs, mardi 19 novembre, après que ces derniers ont lancé une offensive dans plusieurs quartiers de la capitale, a affirmé un porte-parole de la police à l’Agence France-Presse (AFP).

Vers 2 heures (heure locale, 8 heures à Paris), des policiers ont intercepté un camion et un minibus transportant des membres de gangs à Pétionville, une zone aisée de la banlieue de Port-au-Prince, et dans le centre de la capitale, a déclaré à l’AFP le porte-parole adjoint de la police nationale d’Haïti (PNH), Lionel Lazarre.

Lors de ces deux rencontres, la police a ouvert le feu sur les membres des gangs, tuant dix d’entre eux, selon cette même source. Forcés de s’enfuir, les autres ont été poursuivis puis tués par des habitants organisés en groupes d’autodéfense et des policiers.

Depuis la semaine passée, Port-au-Prince fait face à une nouvelle flambée de violences provoquées par Viv Ansanm (« vivre ensemble »), l’alliance de gangs formée en février qui est parvenue à renverser le premier ministre Ariel Henry.

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Crise politique

Cette coalition a lancé ces dernières heures une attaque contre Pétionville et d’autres quartiers de Port-au-Prince comme Bourdon et Canapé vert, après un appel lancé sur les réseaux sociaux par l’un de ses leaders, Jimmy Chérizier, surnommé « Barbecue ». « Nous exigeons la démission du conseil présidentiel de transition (CPT). La coalition Viv Ansanm va utiliser tous ses moyens pour parvenir au départ du CPT », a-t-il déclaré lundi soir.

Ces violences ont lieu dans un contexte de crise politique, marquée par le limogeage le 10 novembre, par le CPT, du premier ministre, Garry Conille, qui a été remplacé par l’homme d’affaires Alix Didier Fils-Aimé.

Haïti, déjà le pays le plus pauvre de la région, pâtit depuis longtemps des violences de bandes criminelles, accusées de nombreux meurtres, viols, pillages et enlèvements. Dans la capitale, les rues étaient presque désertes mardi, après que la police et la population ont érigé des barricades dans plusieurs quartiers pour stopper l’offensive des gangs.

Port-au-Prince est également quasiment coupé du reste du monde après la décision du régulateur américain de l’aviation (FAA) d’interdire les vols commerciaux des compagnies américaines vers Haïti. Plus de 20 000 personnes ont été déplacées en quatre jours dans la capitale haïtienne, a rapporté samedi l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

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Au total, la vague de violence et une situation humanitaire catastrophique ont forcé plus de 700 000 personnes, pour moitié des enfants, à fuir leur domicile pour trouver refuge ailleurs dans le pays, selon les derniers chiffres de l’OIM.

Les trois quarts environ de ces personnes déplacées internes sont désormais hébergées dans les provinces du pays, la région du Grand Sud en accueillant à elle seule 45 %, selon l’agence onusienne.

Le Monde avec AFP

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