En Guinée, les autorités commencent à indemniser les victimes du massacre du 28 septembre 2009

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Lors de l’ouverture du procès du massacre du 28 septembre 2009, à Conakry, le 28 septembre 2022.

Mardi 13 mai, les autorités guinéennes ont commencé à indemniser les victimes d’un massacre qui avait fait au moins 156 morts et des centaines de blessés dans un stade de Conakry, le 28 septembre 2009, sous l’ancien dictateur Dadis Camara (2008-2010). Lors d’une cérémonie à Conakry présidée par le ministre de la justice, Yaya Kairaba Kaba, neuf personnes ont reçu des chèques dont les montants n’ont pas été communiqués.

Au total, ce sont 334 victimes reconnues par la justice qui devront recevoir des indemnisations, selon un calendrier non défini. « Je peux pousser un ouf de soulagement. Durant ces quinze dernières années, j’ai longtemps cru qu’on n’y arriverait pas, mais aujourd’hui c’est fait », a dit à l’Agence France-Presse (AFP) Asmaou Diallo, présidente de l’Association des victimes, parents et amis du 28 septembre (Avipa).

Selon le ministre de la justice, cette décision de « haute portée historique » matérialise la volonté du chef de la junte, le général Mamadi Doumbouya, de permettre aux Guinéens « victimes de ces atrocités de pouvoir enfin se remettre de leurs douleurs aussi bien physiques que psychologiques ». En mars, la junte au pouvoir avait annoncé avoir débloqué 119 milliards de francs guinéens (12 millions d’euros) pour financer les indemnisations ordonnées par le juge pour les victimes. Celles-ci vont de 200 millions à 1,5 milliard de francs guinéens selon les cas.

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Le 28 septembre 2009, au moins 156 personnes avaient été tuées par balles, au couteau, à la machette ou à la baïonnette, et des centaines d’autres blessées dans la répression d’un rassemblement de l’opposition dans un stade de Conakry et ses environs, selon le rapport d’une commission d’enquête internationale mandatée par l’ONU. Au moins 109 femmes avaient été violées. Les exactions, dont les chiffres réels sont probablement plus élevés, ont continué plusieurs jours contre des femmes séquestrées et des détenus torturés, durant ce qui est considéré comme l’un des épisodes les plus sombres de l’histoire contemporaine de la Guinée.

En août 2024, au terme d’un procès très attendu dans le pays, huit personnes, dont Moussa Dadis Camara, ont été condamnées à des peines allant jusqu’à la perpétuité pour leur responsabilité dans ce massacre. L’ancien dictateur, condamné pour crimes contre l’humanité, a été gracié en mars par le général Doumbouya, suscitant la consternation de l’opposition et d’une partie de la société civile.

Le Monde avec AFP

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