Plusieurs milliers de manifestants sont descendus dans la rue samedi 11 mai soir à Tbilissi pour protester une nouvelle fois contre le projet de loi controversé sur l’« influence étrangère », voulu par le gouvernement mais critiqué par les Etats-Unis et l’Union européenne.
Dans la foule, qui convergeait place de l’Europe, des manifestants arboraient les drapeaux de la Géorgie et de l’Union européenne – la Géorgie est officiellement candidate à son adhésion depuis décembre 2023 –, malgré ce texte que ses détracteurs jugent similaire à une législation russe utilisée contre l’opposition.
Dans le centre-ville de Tbilissi, une impressionnante foule s’est rassemblée la nuit tombée, malgré une forte averse pour afficher son opposition, un important dispositif policier ayant été installé plus tôt dans la journée. « Non à la loi russe ! », « Non à la dictature russe ! », ont scandé les nombreux manifestants qui marchaient le long du fleuve Koura.
Texte inspiré de la législation russe
La Géorgie, petit pays du Caucase, est en proie à des manifestations antigouvernementales depuis le début d’avril après que le parti au pouvoir, Rêve géorgien, a réintroduit un projet de loi perçu comme une entrave aux aspirations de Tbilissi à rejoindre l’Union européenne.
Ce texte s’inspire d’une législation russe utilisée depuis plusieurs années par le Kremlin pour réprimer les voix dissidentes.
Le projet de loi doit passer très prochainement en troisième lecture au Parlement et la présidente, Salomé Zourabichvili – ancienne diplomate française naturalisée géorgienne –, en conflit avec le parti au pouvoir, devrait y mettre son veto. Rêve géorgien dispose cependant d’assez de voix pour pouvoir passer outre.
A la fin de 2023, l’Union européenne avait considéré que Tbilissi devrait mener des réformes de ses systèmes judiciaire et électoral, accroître la liberté de la presse et limiter le pouvoir des oligarques avant que les négociations de son adhésion soient officiellement lancées.