Le ministère de l’intérieur géorgien a annoncé, samedi 30 novembre, l’arrestation de 107 manifestants, la veille, lors d’une deuxième soirée de mobilisation contre le report des négocations d’adhésion à l’Union européenne, en pleine crise post-électorale.
Les interpellations ont eu lieu pour « désobéissance aux ordres de la police » et « actes de vandalisme », précise-t-il. Dans la soirée, la police anti-émeute a de nouveau fait usage de gaz lacrymogène et de canons à eau contre les manifestants, selon des journalistes de l’Agence France-Presse sur place.
« Tout au long de la nuit (…), les manifestants ont lancé divers objets, notamment des pierres, des engins pyrotechniques, des bouteilles en verre et des objets métalliques, sur les forces de l’ordre », dit le ministère de l’intérieur, selon lequel dix membres des forces de l’ordre ont été blessés. La veille, il avait fait état de 32 agents blessés et de 43 arrestations.
Le pays du Caucase est dans la tourmente depuis que le parti au pouvoir, Rêve géorgien, a proclamé sa victoire aux élections de fin octobre, que l’opposition et la présidente Salomé Zourabichvili disent entachées de fraudes.
Le gouvernement, accusé de dérive autoritaire prorusse, a annoncé jeudi le report à 2028 des négociations d’adhésion à l’Union européenne, un objectif de longue date approuvé par 80 % de la population.
Le premier ministre, Irakli Kobakhidze, a présenté cette décision comme une mesure de rétorsion face à l’adoption, quelques heures plus tôt, d’une résolution non contraignante du Parlement européen, dans laquelle les députés rejettent les résultats des élections législatives du 26 octobre, qu’ils jugent « ni libres, ni équitables » et entachées d’« irrégularités importantes ».
Ancienne république soviétique, la Géorgie a obtenu le statut de candidat à l’adhésion en décembre 2023, mais Bruxelles a, depuis, gelé le processus, accusant le gouvernement formé par Rêve géorgien d’un grave recul démocratique.