En Espagne, l’ancien numéro trois du Parti socialiste placé en détention provisoire pour corruption

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Le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, qui est également chef du Parti socialiste (PSOE), au pouvoir, tient une conférence de presse après le départ d’un haut responsable du Parti socialiste espagnol Santos Cerdan à la suite d’allégations de corruption, à Madrid, en Espagne, le 12 juin 2025.

L’ex-numéro trois du Parti socialiste espagnol (PSOE) et proche du premier ministre, Pedro Sanchez, a été placé lundi 30 juin en détention provisoire dans le cadre d’une enquête pour corruption impliquant également un ancien bras droit du chef du gouvernement.

« Le juge de la Cour suprême a placé en détention provisoire et sans caution l’ex-secrétaire de l’organisation du PSOE, Santos Cerdan », pour « association de malfaiteurs, corruption et blanchiment d’argent », ont déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) des sources judiciaires, précisant qu’il existait, selon le magistrat, « un risque de fuite et de destruction de preuves ».

Santos Cerdan a été entendu par le juge chargé de l’enquête lundi, et a nié devant lui toute malversation, se disant victime de manœuvres politiques, selon les mêmes sources. Un rapport de police avait révélé à la mi-juin des « indices », et notamment des enregistrements audio, semblant suggérer que M. Cerdan pourrait avoir touché des « primes en échange d’attributions irrégulières de marchés publics ». Parmi les autres personnes visées par cette enquête, l’ex-bras droit de Pedro Sanchez, l’ancien ministre des transports, José Luis Abalos, et le proche conseiller de ce dernier, Koldo Garcia.

Une enquête tentaculaire

« Le Parti socialiste a agi de manière ferme dès le début », a réagi lundi Pedro Sanchez, lui-même secrétaire général du parti, rappelant que « Santos Cerdan avait été écarté » du PSOE après ces révélations, qui ont poussé l’opposition à réclamer avec vigueur la démission du chef du gouvernement. M. Cerdan a également quitté son siège de député.

« Est venu le temps de la justice, et c’est à elle de déterminer exactement quelles sont les responsabilités dans l’affaire Santos Cerdan », a poursuivi Pedro Sanchez, interrogé sur le sujet lors de l’ouverture de la quatrième conférence internationale sur le financement du développement, organisée à Séville sous l’égide des Nations unies.

La mise en cause de l’ex-numéro trois du PSOE est un nouveau volet dans une enquête tentaculaire ouverte depuis plus d’un an sur des soupçons de corruption lors d’achat d’équipements de santé pendant la pandémie due au Covid-19. Ces récentes révélations ont particulièrement ébranlé Pedro Sanchez – qui a justement accédé au pouvoir en 2018 grâce à une motion de censure lancée après un scandale de corruption impliquant le Parti populaire (droite).

Le premier ministre a présenté depuis « ses excuses » à plusieurs reprises, assurant qu’il ignorait les faits présumés reprochés à Santos Cerdan. Pedro Sanchez, qui affronte la plus grave crise politique depuis son arrivée au pouvoir, a écarté l’idée de démissionner ou de convoquer des élections anticipées en raison du scandale, et nie que son parti ait été financé illégalement.

Le Monde avec AFP

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