

Si tous n’ont pas été condamnés, rares sont les présidents sud-coréens ayant échappé à une enquête du parquet général. Puissante institution, fustigée pour ses ingérences politiques, avec des enquêtes souvent dirigées contre l’opposition ou d’anciens dirigeants, le parquet général va subir une profonde refonte, entérinée mardi 30 septembre par le président progressiste, Lee Jae-myung, et qui sera effective en octobre 2026. Son pouvoir d’enquête ira à la police et à un bureau chargé des crimes graves. Celui des mises en examen reviendra à un service du ministère de la justice.
La décision avait été votée le 26 septembre à une large majorité à l’Assemblée nationale, malgré les tentatives d’obstruction du Parti du pouvoir populaire (PPP, opposition conservatrice), vent debout contre une réforme dont le détail reste à déterminer et qui menace une institution dont il était proche. « Personne ne peut dire où iront les 10 000 procureurs et enquêteurs pendant la période de transition d’un an », a déploré le député, Park Soo-min.
La décision a fait réagir les procureurs mobilisés par les enquêtes spéciales ouvertes sur la déclaration avortée de loi martiale de décembre 2024 par le président conservateur, Yoon Suk Yeol, aujourd’hui en prison. Une quarantaine d’entre eux a demandé le 1er octobre à être réintégrés à leurs postes habituels. La perte du pouvoir d’enquête sur les crimes graves et l’interdiction d’engager des poursuites « entrent en conflit avec nos responsabilités au sein de l’équipe spéciale, qui combine enquête, accusation et poursuites, nous laissant perplexes quant à la légitimité de poursuivre notre travail ici », ont-ils écrit dans un communiqué.
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