En Californie, le Park Fire est devenu, en moins de soixante-douze heures, le septième incendie le plus important de la région

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Des pompiers à proximité du Park Fire, près de Forest Ranch (Californie), le 26 juillet 2024.

Démarré mercredi 24 juillet, dans le nord de l’Etat, le Park Fire – d’origine criminelle – s’est déjà inscrit dans la liste des incendies les plus importants de l’histoire de la Californie. Après soixante heures de combustion, il figurait au dixième rang par la superficie dévastée. Après soixante-douze heures, il s’était installé au septième rang, une progression témoignant de son extraordinaire rapidité de propagation dans une région de végétation dense et asséchée par la canicule.

Le climatologue Daniel Swain, spécialiste des événements climatiques extrêmes, prévoyait même, samedi 27 juillet, que l’incendie, qui avait déjà détruit 350 000 acres (141 000 hectares), compterait probablement dans le palmarès des trois plus importants. En tête de cette liste tenue depuis 1932, le mégafeu d’août 2020 (August Complex), provoqué par des milliers d’éclairs secs ayant allumé des dizaines de foyers. Il avait plongé San Francisco dans l’obscurité, en pleine journée.

Suit le Dixie Fire de juillet 2021, également en Californie du nord. Tous les deux avaient brûlé environ un million d’acres (405 000 hectares). L’incendie qui a réduit en cendres la commune de Paradise, en novembre 2018, s’il a été le plus meurtrier (85 morts), en raison de la difficulté d’évacuer par l’unique route, ne figure pas dans les vingt plus étendus. Provoqué par un incident sur les lignes électriques, il n’a détruit « que » 153 000 acres (62 000 hectares).

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La plupart de ces grands feux résultaient de la fusion de plusieurs incendies, d’où leur nom de « complexe », souligne Daniel Swain. Le Park Fire est hors norme par sa rapidité d’expansion, alors qu’il ne provient que d’un allumage unique. « Les gens me demandent souvent pourquoi on n’arrive pas à l’éteindre, pourquoi on ne déverse pas plus d’eau dessus, expliquait samedi le climatologue dans son exposé quasi-quotidien sur YouTube. Il est difficile de concevoir qu’un feu puisse parcourir 80 km en deux jours, qu’il puisse se déplacer à une allure de 6 km/heure, et ce, indépendamment du terrain ».

« Un vortex de feu comparable à une tornade »

Le Park Fire a commencé dans cette même région de Chico, à trois heures de route au nord de San Francisco. Les habitants qui se sont réinstallés à Paradise après le désastre de 2018 ont été une nouvelle fois invités à évacuer – sans y être, à ce stade, contraints. L’incendie a provoqué des phénomènes d’une ampleur effrayante, des pyrocumulonimbus, des masses de fumée sculptées comme des champignons atomiques. Les pompiers ont tourné un clip qui a fait le tour des experts en modélisation des feux. On y voit « un vortex de feu comparable à une tornade, précise Daniel Swain. Un nuage tourbillonnant qui semble avoir une vitesse de rotation correspondant à celle d’une tornade de faible intensité ».

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