L’Autriche s’est réveillée, dimanche 16 février, sous le choc en raison de l’attaque au couteau perpétrée samedi à Villach, dans le sud du pays, par un demandeur d’asile syrien de 23 ans, qui a coûté la vie à un adolescent de 14 ans et blessé cinq autres personnes.
Deux hommes sont grièvement blessés et trois autres le sont plus légèrement, a précisé le porte-parole de la police, Rainer Dionisio. L’homme arrêté – qui a « attaqué au hasard des passants avec un couteau », selon M. Dionisio – n’était pas connu de la police.
« C’est une attaque islamiste avec des liens avec l’EI [organisation Etat islamique] », a déclaré le ministre de l’intérieur autrichien, Gerhard Karner, dimanche, lors d’un point de presse dans cette commune du Land de Carinthie où l’attaque a eu lieu. Selon le ministre, le suspect s’est radicalisé en ligne « en peu de temps ».
L’attaque est survenue en pleine après-midi dans le centre-ville. Témoin de l’attaque, un livreur de repas a lancé son deux-roues contre l’attaquant, qui a été légèrement blessé et a pu être arrêté « juste après les faits », selon M. Dionisio. L’auteur présumé de l’attaque est un demandeur d’asile syrien avec un permis de séjour valide et sans casier judiciaire, selon les premières informations récoltées par la police.
Témoignages en cours de vérification
« J’ai vu une personne allongée au sol et un homme qui attaquait d’autres passants, je n’ai pas réfléchi à deux fois et je l’ai percuté », a déclaré le livreur, Alaaeddin Alhalabi, un Syrien de 42 ans, cité par le tabloïd Krone. « Il voulait se diriger vers le centre-ville, il y avait des enfants dans la rue, je ne pouvais pas laisser cela se produire », a-t-il ajouté, exprimant ses regrets de ne pas avoir pu sauver l’adolescent de 14 ans.
Les enquêteurs sont en train de vérifier des témoignages selon lesquels l’attaquant aurait crié « Allahou akbar » (« Dieu est le plus grand »). « Au début, il se disputait avec des gens dans une rue adjacente, puis il a commencé à frapper autour de lui. Nous avons d’abord essayé de le maîtriser. Puis nous avons vu le couteau et nous nous sommes éloignés », a déclaré un autre témoin, Mahir, 29 ans, à Krone. « C’était comme dans un film. Il s’en prenait à tout le monde. »
Dimanche matin, les habitants de Villach déposaient des bougies devant les magasins de la rue du centre-ville où l’attaque a eu lieu, a constaté l’Agence France-Presse.
Le gouverneur de la Carinthie, Peter Kaiser, membre des sociaux-démocrates, a appelé à « des sanctions les plus sévères » pour cette « atrocité incroyable ». « Quiconque vit en Carinthie, en Autriche, doit respecter le droit et la loi, s’adapter à nos règles et à nos valeurs », a-t-il ajouté dans un communiqué, estimant que celui qui enfreint ces règles « doit être jugé, emprisonné et expulsé ». Le gouverneur a exprimé sa compassion, « surtout en tant que père », aux proches de l’adolescent mort.
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Le leader d’extrême droite Herbert Kickl, dont le Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ) a remporté les élections législatives en septembre 2024 pour la première fois de son histoire, s’est dit « consterné » par l’attaque, appelant à « une réduction rigoureuse du droit d’asile », alors que l’Autriche accueille une importante population de réfugiés syriens d’environ cent mille personnes.
