Au café Charlotte, dans une artère commerçante du nord de Sydney, les visages aux traits tirés par les nuits sans sommeil se défroissent dans un éclat de rire. Chaque nouvelle anecdote en appelle une autre, jusqu’à ce que des pleurs de bébé interrompent la conversation. L’une des jeunes femmes le cale contre son sein. Les autres, sans y prêter davantage attention, reprennent leur échange.
Cette tablée de trentenaires est un parent group. Un groupe de parents constitué par les services de santé gouvernementaux de l’Etat de Nouvelle-Galles du Sud, pour informer et rassembler les familles de nouveau-nés. Une véritable institution dans la société australienne.
« J’attendais avec impatience de découvrir le mien », se souvient Nicola Douglas – sa fille de 3 mois dans les bras –, qui rêve de reproduire l’exemple de sa propre mère, toujours amie avec les mères qu’elle avait rencontrées en 1988. Autour de Nicola, les autres femmes acquiescent, se réjouissant de la bonne entente qui caractérise déjà leur cercle de six mamans. Un effectif plus petit que la moyenne, et qui monte parfois jusqu’à une vingtaine de personnes. Ce parent group est le seul du quartier regroupant des parents ayant déjà d’autres enfants.
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