En Asie du Sud-Est, le Vietnam s’engage sur la voie de la transition agroécologique

4456


Hoang Thị Thoan (au milieu), une habitante du village de Nam (province de Son La, Vietnam) formée à l’ensilage.

Une demi-journée d’atelier, et Hoang Thi Thoan a appris à faire de l’ensilage, c’est-à-dire conserver le fourrage, les plantes qui servent à l’alimentation des animaux d’élevage, dans un grand sac étanche pour favoriser une fermentation anaérobique, à l’abri de l’air. Elle plonge sa main dans la balle, haut chignon sur le sommet de la tête typique des femmes mariées de l’ethnie Taï Dam, majoritaire dans cette province montagneuse de Son La, dans le nord-ouest du Vietnam. La famille possède 30 vaches. Or, les pâturages manquent cruellement.

« C’est très utile quand on n’a pas le temps d’aller chercher des herbes », fait-elle valoir. Un espace aéré près de l’étable sert au compostage du fumier et des déchets organiques. Une machine à compacter commune à plusieurs familles permet d’en tirer des granulés noirs, légers et sans odeur : de l’engrais pour les plantations de café. C’est ainsi que le village de Nam, une centaine de maisons en bois loties au creux d’un vallon verdoyant, s’est mis à l’agroécologie. La démarche consiste à réconcilier le développement agricole avec les impératifs de durabilité et de protection de l’environnement.

Ces innovations dans le domaine de l’économie circulaire telles que le cycle « fourrage, ensilage et compostage » sont portées par le programme Agroecology and Safe Food System Transitions (Asset), dont le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) assure la coordination scientifique auprès d’une quinzaine de partenaires vietnamiens (centres de recherche et pouvoirs publics) et internationaux. Mis en place en 2020 pour cinq ans, Asset est également mis en œuvre au Laos et au Cambodge. Ses bailleurs de fonds sont l’Agence française de développement et l’Union européenne.

Améliorer la biodiversité

Vingt-huit villageois de Nam se sont portés volontaires pour transformer leurs pratiques d’élevage et de culture par l’économie circulaire. « Il s’agit à la fois de réinvestir dans le bétail, délaissé au profit des monocultures, et de montrer que l’économie circulaire permet aux paysans de gagner plus », explique Pascal Lienhard, l’un des ingénieurs agronomes du Cirad, établi au Vietnam, qui encadre le programme. Six autres villageois apprennent comment améliorer la biodiversité et la santé des plantes et des sols de leurs plantations de café par l’agroforesterie, qui préconise une sorte de retour de la forêt.

Il vous reste 71.45% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



Source link