
C’était il y a tout juste neuf mois. Le 5 mars 2025, avant même d’être intronisés par le nouveau Bundestag élu dix jours plus tôt, les chefs des partis de la future coalition conservatrice sociale-démocrate annonçaient d’une décision historique : l’adoption d’un fonds hors budget de 500 milliards d’euros pour les infrastructures et le climat, et la levée de l’essentiel des restrictions constitutionnelles sur les dépenses de défense.
Un « bazooka » financier d’ampleur inédite, qui a nourri de grands espoirs : l’Allemagne débloquait enfin son énorme levier budgétaire pour investir et se moderniser, avec un effet attendu sur la croissance européenne. L’endettement record, adopté avec la promesse de réformes, aurait un effet similaire à l’« agenda 2010 » du chancelier social-démocrate Gerhard Schröder de 2003, resté dans la mémoire collective comme l’étincelle ayant sorti le pays de son statut d’« homme malade de l’Europe ».
Trois trimestres plus tard, l’euphorie est largement retombée. La croissance n’est pas repartie, la consommation est en berne, l’investissement privé est tombé à son niveau de 1995 et les plans sociaux se suivent dans l’industrie. L’« automne des réformes » promis par le chancelier chrétien-démocrate (CDU) Friedrich Merz, se résume essentiellement à une réforme des retraites a minima, sans report de l’âge de départ, avec des droits supplémentaires pour les mères.
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