Dans le centre de l’Afghanistan, au moins quatorze civils ont été tués dans une attaque, jeudi 12 septembre, revendiquée par la branche régionale du groupe Etat islamique en Afghanistan (EI-K), selon un bilan annoncé vendredi par les autorités talibanes − l’un des plus élevés ces derniers mois.
Le porte-parole du gouvernement taliban, Zabihullah Mujahid a annoncé vendredi après-midi, soit près de 24 heures après l’attaque menée dans la province majoritairement chiite de Daikundi, qu’en plus des civils tués, cette « attaque barbare » avait fait « six autres blessés ».
Si l’EI-K a revendiqué dans la nuit de jeudi à vendredi « une attaque menée par des soldats du califat dans le centre de l’Afghanistan », M. Mujahid, qui répète régulièrement que Kaboul est venu à bout de l’Etat islamique, ne nomme pas les assaillants.
Il les décrit uniquement comme « des ennemis de l’humanité » et assure que « des efforts sérieux sont déployés pour les retrouver et les juger ».
Les autorités talibanes rendent rarement publics les bilans de ces attaques
Dès jeudi soir, une source locale, qui s’exprimait sous le couvert de l’anonymat, avait affirmé à l’AFP que l’attaque avait fait « quatorze morts et quatre blessés ». Le ministère de l’Intérieur taliban se bornait alors à confirmer « des civils tués » dans une attaque menée par « des hommes armés ». Le média afghan Tolo News faisait également état de quatorze morts et quatre blessés, citant des sources locales.
Les autorités talibanes rendent rarement publics les bilans de ces attaques du groupe Etat islamique au Khorassan (EI-K).
Tolo et des sources locales ont rapporté que les victimes de l’attaque étaient rassemblées pour accueillir des pèlerins de retour de Kerbala, l’un des lieux les plus saints de l’islam chiite, dans le centre de l’Irak.
Le rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme en Afghanistan, Richard Bennett, interdit d’entrée sur le territoire par le gouvernement taliban, s’est dit sur X « alarmé par la recrudescence des attaques revendiquées par l’EI-K ».
En un an, l’EI-K a planifié vingt et un attentats dans neuf pays
Mi-août, l’Etat islamique avait déjà revendiqué un attentat à la bombe qui avait fait au moins un mort et une dizaine de blessés dans un quartier à majorité chiite de Kaboul. Début septembre, l’EI avait de nouveau revendiqué une attaque, cette fois-ci un attentat-suicide ayant fait six morts et treize blessés, devant les locaux du parquet général à Kaboul.
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De mars 2023 à mars 2024, l’EI-K a planifié vingt et un attentats dans neuf pays, selon les experts, contre huit l’année précédente.
En janvier, l’EI-K a notamment tué plus de 90 personnes dans un double attentat à Kerman, en Iran. L’attaque la plus meurtrière de l’EI-K avait fait 145 morts en mars 2024 dans une salle de concert à Moscou.