En Afghanistan, les talibans interdisent les échecs, jugés contraires à la loi sur les mœurs

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Des joueurs jouent aux échecs lors d’un tournoi à Kandahar, au sud de l’Afghanistan, le 30 juin 2022.

Le gouvernement taliban a ajouté à sa liste des activités interdites les échecs, assimilés jusqu’à nouvel ordre à un jeu d’argent contraire à la loi sur les mœurs, a déclaré dimanche 11 mai un responsable à l’Agence France-Presse (AFP).

Les échecs « sont considérés comme un moyen de parier de l’argent », ce qui est interdit d’après la loi sur la propagation de la vertu et la prévention du vice adoptée l’an dernier, a affirmé à l’AFP Atal Mashwani, porte-parole de la direction des sports. Faisant l’objet d’« enjeux religieux », « les échecs seront suspendus en Afghanistan tant que ces enjeux ne seront pas traités », a ajouté M. Mashwani, sans préciser la sanction en cas de violation.

Les compétitions de MMA bannies en 2024

Patron d’un café de Kaboul où les clients s’adonnaient volontiers à ce jeu, Azizullah Gulzada, 46 ans, annonce qu’il fera respecter l’interdiction, mais n’est pas convaincu par les arguments religieux. « De nombreux pays musulmans ont des joueurs d’un niveau international qui participent à des rencontres internationales », relève-t-il auprès de l’AFP. « De nombreux [jeunes] venaient ici tous les jours, sans paris d’argent », ajoute-t-il, regrettant qu’ils aient désormais moins de prétexte pour se rassembler.

Après avoir repris le pouvoir en 2021, les autorités talibanes ont progressivement imposé leur vision ultrarigoriste de l’islam, interdisant certaines activités et certains sports. En 2024, les compétitions de MMA (arts martiaux mixtes) ont été bannies, le gouvernement estimant qu’elles étaient trop « violentes » et « problématiques vis-à-vis de la charia », tandis que la pratique du cricket est encore très répandue, mais seulement chez les hommes.

Les femmes ont été progressivement ostracisées par les talibans, qui les ont interdites d’accès aux parcs, aux salles de sport, aux instituts de beauté et aux universités, poussant l’ONU à dénoncer un « apartheid de genre ».

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Le Monde avec AFP

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