

Au lendemain d’un appel entre le président américain, Donald Trump, et son homologue russe, Vladimir Poutine, Emmanuel Macron a mis en doute les intentions du chef du Kremlin, dans une interview au Financial Times parue vendredi 14 février. « Une paix qui soit une capitulation, c’est une mauvaise nouvelle pour tout le monde », a lancé le chef de l’Etat à l’intention du locataire de la Maison Blanche, qui entend engager des négociations directement avec le président russe.
« La seule question à ce stade, c’est est-ce que de manière sincère, durable, soutenable, le président Poutine est prêt à un cessez-le-feu sur cette base-là ? », a encore fait mine de s’interroger Emmanuel Macron, insistant sur le fait que « seule » l’Ukraine pouvait « négocier avec la Russie », ce qui relève de sa souveraineté et de son intégrité territoriale.
Les Européens ont un « rôle à jouer »
Le nouveau secrétaire américain à la défense, Pete Hegseth, a jugé, mercredi, « irréaliste » d’envisager un retour de l’Ukraine à ses frontières d’avant 2014. La Russie, qui a déjà annexé la Crimée en 2014, revendique cinq régions occupées à des degrés divers depuis le début de son offensive en Ukraine en février 2022.
Le président français a également insisté sur la nécessité pour les Européens d’être à la table des négociations sur une future architecture de sécurité du continent. « C’est à la communauté internationale, avec un rôle spécifique pour les Européens, de discuter des garanties de sécurité et, plus largement, des règles de sécurité de toute la région. C’est là que nous, nous avons un rôle à jouer », a-t-il fait valoir.
Emmanuel Macron a été le premier dirigeant à évoquer l’envoi de troupes au sol en Ukraine pour garantir sa sécurité par rapport à la Russie en cas de cessez-le-feu. Le chef du Pentagone a martelé qu’il appartiendrait aux Européens de trouver des garanties de sécurité « robustes » pour le maintien d’une paix « durable », excluant le déploiement de soldats américains en Ukraine.
Emmanuel Macron a également estimé que le retour de Donald Trump à la Maison Blanche représentait un « électrochoc » pour pousser l’Union européenne à investir dans sa propre défense, sa relance économique et technologique.