
Volodymyr Zelensky en Afrique du Sud pour aider à « rapatrier les milliers d’enfants enlevés par la Russie »
Signe du changement de ton de l’Afrique du Sud sur le conflit en Ukraine, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, est arrivé, mercredi soir, à Pretoria, longtemps taxé de positions prorusses.
Cette visite de M. Zelensky, sa première sur le continent africain, survient deux mois après le vote inédit par l’Afrique du Sud d’une résolution de l’ONU qualifiant la guerre d’« invasion totale de l’Ukraine » par la Russie et « réaffirmant son attachement » à l’« intégrité territoriale » du pays.
« Il est important que nous nous rapprochions d’une paix véritable. Nous faisons en sorte que les pays G20 soient impliqués dans les efforts diplomatiques », a écrit M. Zelensky sur les réseaux sociaux à son arrivée, avant de s’entretenir avec son homologue sud-africain, Cyril Ramaphosa. Il a exprimé aussi son désir de voir « l’Afrique du Sud participer effectivement à la coalition internationale pour rapatrier des milliers d’enfants enlevés par la Russie [durant le conflit] ».
Le revirement est frappant pour un pays dont le président Ramaphosa qualifiait encore en octobre Moscou d’« allié et ami précieux » au sommet des BRICS. La présidence sud-africaine dément tout changement, qualifiant la visite de « poursuite des efforts pour tenter d’apporter une solution pacifique », comme « depuis le début », selon son porte-parole. Il y a près de deux ans, Cyril Ramaphosa avait mené une délégation de chefs d’Etat africains à Saint-Pétersbourg puis à Kiev, pour appeler à la négociation les deux côtés. Loin de tourner le dos à Moscou, Cyril Ramaphosa a appelé lundi son homologue russe, Vladimir Poutine, pour « affirmer les solides relations » entre les deux pays, selon un communiqué.
Mais MM. Zelensky et Ramaphosa partagent le fait qu’ils sont des cibles de leur homologue américain, Donald Trump. Il a qualifié M. Zelensky de « dictateur », accusé Pretoria de commettre un « génocide » contre les Blancs et critiqué la plainte, regrettable à ses yeux, déposée par l’Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de justice.
La visite s’inscrit aussi dans une riposte de Kiev à la « stratégie de communication très agressive de la Russie en Afrique », ajoute le diplomate européen, rappelant le grand nombre de nouvelles ambassades ukrainiennes ouvertes sur le continent.