Un « nouveau congé de naissance » et un « grand plan de lutte contre l’infertilité ». Lors de sa conférence de presse, le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, a évoqué, mardi 16 janvier, deux mesures pour relancer la natalité française en berne. « Notre France sera aussi plus forte par la relance de sa natalité. Nous étions jusqu’à récemment un pays dont c’était la force. (…) C’est moins vrai depuis quelques années », a reconnu le président de la République, quelques heures après la publication du bilan démographique annuel de l’Insee, qui fait état d’une nouvelle baisse des naissances, en 2023, de 6,6 % par rapport à 2022.
M. Macron a esquissé rapidement les contours du futur congé de naissance, « qui viendra remplacer le congé parental actuel ». Ce dernier sera « mieux rémunéré », plus court que l’actuel congé parental et « permettra aux deux parents d’être auprès de leur enfant pendant six mois s’ils le souhaitent ».
Le président de la République confirme ainsi que cette réforme, annoncée par Aurore Bergé dès son arrivée au ministère des solidarités, à l’été 2023, verra bien le jour. Une concertation avait débuté à la rentrée de septembre avec les partenaires sociaux pour proposer un dispositif plus attractif pour les familles, en partant du constat de la faible attractivité du congé parental tel qu’il existe aujourd’hui. En novembre, la ministre avait annoncé l’entrée en vigueur de ce « nouveau droit » en 2025. A l’époque, il était question qu’il coexiste avec le congé parental actuel, ce qui ne semble donc plus être à l’ordre du jour.
Quelles modalités pratiques ?
Créé en 1977 et réformé en 2014, il permet, sous sa forme actuelle, aux parents de suspendre leur activité professionnelle après la naissance d’un enfant jusqu’à ses 3 ans. Mais sa faible rémunération (429 euros par mois), notamment, fait que seules 14 % des femmes et à peine 1 % des pères y ont recours. Le nombre de ses bénéficiaires a même été divisé par deux en dix ans, et celles qui choisissent de le prendre le font souvent faute de solution de garde. Sa refonte avait d’ailleurs été inscrite par Mme Bergé dans le cadre de la mise en place d’un futur service public de la petite enfance, censé répondre aux problématiques de l’accueil des enfants de moins de 3 ans.
Sur X, Mme Bergé, désormais ministre déléguée à l’égalité femmes-hommes, s’est réjouie de l’annonce présidentielle, saluant un « progrès majeur ». Reste à savoir quelles seront les modalités pratiques de ce futur congé, notamment sa rémunération et le calendrier de sa mise en place.
Il vous reste 25% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.