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Poussé par le président américain Donald Trump à être « plus agressif » dans les coupes des dépenses publiques, Elon Musk a réagi à l’injonction présidentielle en quelques heures, samedi 22 février, en annonçant sur son réseau social X que « tous les employés fédéraux » allaient « recevoir sous peu un courriel pour comprendre ce qu’ils ont fait la semaine dernière ».
« L’absence de réponse sera considérée comme une démission », a poursuivi sur X l’homme le plus riche du monde, nommé par Donald Trump à la tête du département de l’efficacité gouvernementale (DOGE), chargée de sabrer dans les dépenses publiques aux Etats-Unis.
L’objet de l’e-mail envoyé, consulté par l’Agence France-Presse (AFP), est le suivant : « Qu’avez-vous fait la semaine dernière ? » Dans ce courriel, il est demandé à l’employé de répondre d’ici lundi soir à 23 h 59, heure de la Côte est américaine, en décrivant cinq tâches accomplies au cours de la semaine précédente et en mettant en copie son responsable.
En revanche, le courriel ne précise pas qu’en cas d’absence de réponse l’employé perdrait son travail. Elon Musk a ensuite paru reculer, expliquant, toujours sur X, que la barre était placée « très bas ». « Un e-mail avec quelques points qui tiendraient la route fera l’affaire ! », a-t-il ajouté.
« Mépris total »
Un peu plus tôt samedi, Donald Trump avait souhaité, sur sa plateforme Truth Social, que le patron de Tesla et SpaceX se montre « plus agressif » dans son offensive. « Elon fait un excellent travail, mais j’aimerais le voir devenir plus agressif », a-t-il écrit. « N’oubliez pas que nous avons un pays à sauver », a ajouté le président républicain.
Sollicité par l’AFP, le bureau de gestion du personnel des fonctionnaires, l’OPM, n’avait pas répondu dans l’immédiat. L’American Federation of Government Employees (AFGE), le principal syndicat de fonctionnaires fédéraux, a, lui, promis de contester toute fin de contrat « illégale ». « Une nouvelle fois, Elon Musk et l’administration Trump ont montré leur mépris total pour les employés fédéraux et les services essentiels qu’ils rendent au peuple américain », a écrit dans un communiqué Everett Kelley, président de l’AFGE.
« Des anciens combattants qui portent leur second uniforme dans la fonction publique se voient traités avec cruauté et manque de respect (…) par ce milliardaire déconnecté, privilégié et non élu qui n’a jamais effectué une seule heure de travail honnête dans la fonction publique de sa vie », a-t-il lancé. Des employés ont confirmé à l’AFP que leurs agences leur avaient conseillé de ne pas répondre à cet e-mail, dans l’attente d’instructions complémentaires.
En cinq semaines, l’administration Trump a mis en œuvre des mesures brutales visant à licencier des pans entiers du personnel fédéral. Des milliers d’employés de l’administration fédérale en période d’essai ont été limogés. Visé par le dernier mouvement de dégraissage annoncé vendredi, le département de la défense doit réduire d’au moins 5 % ses effectifs à partir de la semaine prochaine.
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Un plan de départ pour inciter les fonctionnaires fédéraux à démissionner contre une paie maintenue jusqu’à fin septembre avait auparavant été entrepris. Plus de 75 000 employés fédéraux ont accepté l’offre de démission, selon le Washington Post. Certaines des coupes brutales dans les dépenses fédérales annoncées par M. Musk et le président américain depuis son investiture fin janvier ont été contestées devant les tribunaux.