Elon Musk, bras droit de Donald Trump, détaille son plan pour réduire le rôle de l’Etat fédéral de manière « radicale »

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Elon Musk et Donald Trump pendant la campagne présidentielle, lors d’un meeting en Pennsylvanie, le 5 octobre 2024.

Subventions au Planning familial, fonctionnaires et dérégulation : Elon Musk, devenu bras droit de Donald Trump, a détaillé mercredi 20 novembre, dans une tribune au Wall Street Journal, son projet « radical » de réforme de l’Etat fédéral. L’homme le plus riche du monde explique comment, avec la bénédiction de la Cour suprême conservatrice, le président élu pourra tailler à tour de bras dans les effectifs de la fonction publique et les dépenses, quitte à court-circuiter le Congrès, détenteur du pouvoir budgétaire.

« Le 5 novembre, les électeurs ont donné à Donald Trump un mandat clair pour un changement radical, et ils y ont droit », écrit le multimilliardaire dans cet article cosigné par l’homme d’affaires Vivek Ramaswamy, avec lequel il va diriger une toute nouvelle « commission à l’efficacité gouvernementale ». Cet organe au rôle consultatif n’est ni un ministère ni une agence gouvernementale. « Nous faisons les choses différemment. Nous sommes des entrepreneurs, pas des politiciens », écrivent-ils, ajoutant : « Nous taillerons dans les coûts. »

Les deux signataires rappellent que leur rôle doit prendre fin le 4 juillet 2026, jour du 250anniversaire de la Déclaration d’indépendance. Le patron de Tesla, SpaceX et X, lui-même bénéficiaire de gros contrats fédéraux, a joué un rôle extrêmement important dans la campagne de Donald Trump. Son nouveau rôle, même consultatif, pose la question d’éventuels conflits d’intérêts, puisque M. Musk pourrait faire des recommandations concernant ses propres secteurs d’activité.

Fin du télétravail et délocalisation en dehors de Washington

L’entrepreneur invoque, pour fonder son projet en droit, deux récentes décisions de la Cour suprême américaine, à laquelle Donald Trump avait donné une majorité durable de juges conservateurs pendant son premier mandat (2017-2021). En juin 2022, la Cour avait fortement réduit les pouvoirs de l’Etat fédéral, en estimant que l’Agence pour la protection de l’environnement ne pouvait pas édicter de règles générales pour réguler les émissions des centrales à charbon, car elle n’y était pas autorisée par le Congrès.

En juin 2024, elle avait encore rogné les compétences des agences fédérales, en revenant sur la doctrine Chevron, une jurisprudence vieille de quarante ans qui a servi de base juridique à des régulations sur l’eau, les médicaments ou les marchés financiers. Les décisions de la plus haute juridiction « suggèrent qu’une foule de régulations fédérales existantes » ne sont pas fondées légalement et qu’elles pourront être « immédiatement suspendues » par décret présidentiel, écrit M. Musk.

Cela « stimulera l’économie », promet le multimilliardaire, qui développe dans cette tribune une vision ultralibérale du rapport de force entre puissance publique et secteur privé. Selon lui, la « bureaucratie enkystée et qui ne cesse de croître est une menace existentielle » pour l’Amérique. M. Musk envisage ainsi des « réductions massives d’effectifs dans la bureaucratie fédérale », assurant que les fonctionnaires limogés seront « soutenus dans leur transition vers le secteur privé » ou bénéficieront de conditions de départ « décentes ».

Il suggère par ailleurs de revenir sur le principe du télétravail, ce qui « entraînerait une vague bienvenue de départs volontaires », ou de délocaliser des agences fédérales en dehors de Washington, ce qui les rendrait moins attrayantes. L’homme d’affaires avance le chiffre de « 500 milliards de dollars » de dépenses qui pourraient être supprimées très rapidement par le président républicain en taillant dans les subventions à l’audiovisuel public ou à des organisations « progressistes » telles que le Planning familial. Pendant la campagne, le patron de Tesla avait assuré pouvoir réduire la dépense publique fédérale de 2 000 milliards de dollars. Cela représenterait une baisse de 30 % par rapport au total de l’exercice budgétaire 2024.

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Le Monde avec AFP



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